Comment dépolluer le « dernier kilomètre » de livraison ?
Avec l’avènement du e-commerce et les changements d’habitudes des consommateurs, plus axés sur le circuit court, le « dernier kilomètre » est désormais au cœur des préoccupations. Car, plus de livraisons signifient aussi plus d’émissions de CO², voire des contraintes supplémentaires en termes de stockage des marchandises. Autant de défis à affronter pour les nouveaux entrants du secteur de la logistique urbaine.
Selon la Fevad (la Fédération du e-commerce en France), plus de 80% des 500 millions de colis qui transitent sur le territoire sont livrés jusqu’au domicile des clients. Une proportion qui suit la pente croissante des chiffres du e-commerce (13% de croissance moyenne du chiffre d’affaires sur les cinq dernières années !)… et qui devrait être encore accentuée par les effets de la crise sanitaire, qui a favorisé -entre autres- l’essor du « click and collect ».
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Derrière ces données se cache également une réalité moins flatteuse : des agglomérations engorgées et polluées par un afflux de poids lourds et autres véhicules de livraison. Le dernier kilomètre représenterait ainsi 30% du trafic sur la voirie urbaine et 25% des émissions de CO² (source : France Stratégie). À Paris, un véhicule en circulation sur cinq est destiné à la livraison, soit 50% de la consommation locale de diesel.
Du côté des entreprises, cet ultime segment de la chaîne logistique n’a pas que des avantages. Un colis reprogrammé, un transporteur dont le remplissage n’est pas optimisé ou un retour de client mécontent : tout cela a un coût non négligeable, parfois estimé à 20% du transport.
La distance a beau être courte, les enjeux sont cruciaux, surtout si on considère que le rythme des achats en ligne ne risque pas de décroître à moyen terme et que les clients sont de plus en plus exigeants en matière de délai de livraison. Pour autant, les solutions existent et sont déjà expérimentées à l’échelle locale.
Transformer la livraison à vélo
Pour réduire la pollution, la première réponse envisagée est évidemment la question du véhicule propre. Sur ce point, de nombreux acteurs du secteur ont déjà opté pour la voiture électrique ou le vélo. Dans le domaine, K-Ryole porte une solution alternative de vélo-logistique.
Ses trois types de remorques permettant de transporter 1,3 m3 (soit 250 kg) à vélo sans se fatiguer, puisqu’elles sont équipées d’un moteur électrique, commencent à se déployer un peu partout en France. Un partenariat avec Pickup et le service de livraison Stuart a ainsi permis de remplacer une flotte de vans par 54 K-Ryole. Le volume devrait même passer à 150 d’ici le premier trimestre 2021.
Autre acteur du créneau de la livraison verte à vélo, la start-up Tousfacteurs qui fait de chaque livreur à vélo un véritable « transporteur » affecté à une tournée précise. Avec cinq installations en France (trois à Paris, un à Toulouse et un autre à Lyon) et de grandes enseignes clientes (Adidas, Etam, La Redoute, Chronopost…), elle a déjà réalisé plus de 500 000 livraisons à vélo.
La mutualisation, un principe durable
Et pour aller encore plus loin, la maîtrise des flux et la mutualisation des livraisons est au cœur de l’offre d’Urby. Avec son centre de mutualisation installé en périphérie, la société simplifie la logistique du dernier kilomètre pour les artisans, les commerçants, parfois confrontés à des problématiques d’approvisionnement et de stockage.
Urby récupère les marchandises livrées par les transporteurs, les stocke puis les achemine vers les commerçants ou leurs clients selon les besoins. Elle collecte aussi les recyclables et peut aider au réassort entre magasins d’une même franchise. Le tout, à vélo ou en véhicule à faible émission, dans 22 métropoles françaises, de Montpellier à Tours, en passant par Strasbourg et Grenoble.
Ces solutions viennent apporter un peu plus de souplesse dans un marché de la logistique urbaine de plus en plus concurrentiel où le collaboratif prend une place centrale. Le développement de services communautaires et sur-mesure comme Yper ou Shopopop en constituent un bon exemple. Car, en bout de chaîne, faire du dernier kilomètre un secteur durable est aussi l’affaire du consommateur.
En optant pour un service de livraison innovant et respectueux de l’environnement, ce dernier apporte lui aussi une petite pierre à l’édifice.
French IoT – Illustration Shutterstock.com