Pourquoi le vélo va devenir un objet connecté
Alors que la ville de Paris lance son Plan Vélo et que le marché du cycle ne s’est jamais aussi bien porté (trois millions d’unités vendues en 2016), des start-up veulent faire du vélo le moyen de transport connecté de demain.
150 millions d’euros pour doubler la longueur des voies cyclables et faire passer la part du vélo de 5 à 15% des trajets effectués d’ici 2020 : les objectifs du Plan Vélo, à Paris, sont particulièrement ambitieux. Ils ravissent en tous cas les acteurs du secteur, notamment les start-up. Celles qui, comme Bik’Box, innovent dans le domaine du vélo intelligent. La jeune société est lauréate de la troisième édition du concours French IoT. « Pour développer la pratique, il est nécessaire que les pouvoirs publics soient prêts à tester les solutions et mettent en place des budgets dédiés au cycle », insiste François Puyau, co-fondateur de la start-up.
Fraîchement arrivée sur le marché, Bik’Box conçoit un box à vélo nomade, autonome, capable de sécuriser dix vélos et de générer des services (guidage, entretien, recharge, etc.). Car les technologies connectées répondent à un inconvénient de taille : le vol. « C’est la deuxième raison qui pousse un utilisateur à renoncer à son vélo, juste après le manque d’infrastructure », souligne François Puyau. En France, plus de 1 000 bicyclettes disparaissent ainsi chaque jour.
De la mobilité douce au tourisme vert
Velco, start-up nantaise à l’origine du guidon connecté Wink Bar, a aussi pensé aux propriétaires soucieux de leur sécurité. Johnny Smith, son co-fondateur, et ses collaborateurs ont travaillé avec tous les acteurs du secteur, des vendeurs aux assurances, pour le concevoir : « On a dégagé trois axes de travail, le vol, la sécurité routière et le manque d’infrastructure, à partir desquels on a élaboré les fonctions du guidon. »
Wink Bar, qui a permis à Velco d’être lauréat du concours French IoT cette année, guide son conducteur grâce à la lumière de ses phares. Il le prévient aussi en cas de vol et éclaire automatiquement sa route. Et ses possibilités ne s’arrêtent pas là. « On propose aussi des services à destination des entreprises, notamment pour la livraison, ou des touristes, à travers une application de visite guidée reliée au guidon », poursuit Johnny Smith.
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Tous les voyants sont donc au vert pour le démarrage du vélo connecté. « La culture vélo est souvent reliée aux écolos ou aux livreurs. En réalité, ils ne constituent qu’une infime partie du marché. L’arrivée du vélo électrique a d’ailleurs permis de faire entrer de nouveaux acheteurs qui y voient d’abord un vrai moyen de transport », affirme Johnny Smith.
Velco sera présent au CES 2018, à Las Vegas, avec de nouvelles innovations. Bik’Box devrait quant à lui tester son premier prototype au printemps prochain.
Romain Carlioz – Illustration © Velco