Regards croisés de femmes : Entrepreneuriat, entr’aide, et parité
Interview
Portraits start-up

Regards croisés de femmes : Entrepreneuriat, entr’aide, et parité

La place des femmes dans le numérique est un enjeu majeur de French IoT, notamment avec notre objectif de parité parmi les fondateurs et fondatrices des start-up que nous accélérons chaque année.
Nous partageons donc ce même ADN avec toute association qui oeuvre pour plus de parité et favorise l’entreprenariat des femmes.

C’est pourquoi nous vous proposons les regards croisés de Céline André, Déléguée générale Femmes des Territoires, un réseau social d’entraide et de proximité pour toutes les femmes qui souhaitent se lancer dans l’aventure entrepreneuriale et de Julie Levêque, fondatrice de la plateforme Comm’une opportunité qui met en relation entrepreneurs et communes où une activité doit être créée, réimplantée ou pérennisée.

Transmettre un enthousiasme contagieux

C’est en novembre 2019 que la Fondation Entreprendre et l’association Femmes de Bretagne, et avec le soutien d’AXA France, s’associent pour lancer Femmes des Territoires, un réseau social d’entraide et de proximité pour toutes les femmes qui souhaitent se lancer dans l’aventure entrepreneuriale.

L’objectif est à la fois simple et ambitieux : réunir et soutenir 70.000 membres à horizon 2030. Des femmes porteuses de projet, des entrepreneures, salariées, ou en transition professionnelle, via également des rencontres et des ateliers “sur le terrain”.

“ Femmes des Territoires, c’est la duplication à toute la France du succès de Femmes de Bretagne, créée par Marie Eloy, qui organise plus de 500 événements entrepreneuriaux par an sur le territoire breton.” indique Céline André.

Dans le même temps, Julie Lévêque, qui avait quitté Paris avec son mari, créait Comm’une opportunité, une plateforme de rencontres entre … collectivités et porteurs de projets. Même si la pandémie a ralenti le développement du projet, aujourd’hui, près de 300 communes et 1 300 porteurs de projets se séduisent virtuellement et sur le terrain.

Pour se faire connaître, Julie Levêque a immédiatement multiplié les partenariats. Entre autres avec Jeunes Médecins, Boutiques à l’Essai, le programme Place de la Gare de la SNCF Retail & Connexions, et bien sûr, Femmes des Territoires. Son objectif : faire dialoguer tous ses partenaires et bénéficier des réseaux réciproques

“Nous voulons remettre l’humain au cœur de la rencontre entre projets de vie et projets de ville” répète-t-elle.

Et si l’humain est une humaine, c’est aussi une bonne chose pour contribuer à plus, beaucoup plus de parité. Un engagement partagé par le programme French IoT que Comm’une opportunité a rejoint en 2021 pour accélérer son développement.

Quel message vous anime ?

Julie Levêque : “A titre personnel, je cherchais un endroit, un réseau où je puisse arriver avec ma casquette d’entrepreneure, mais je me sentais assez mal à l’aise dans l’environnement business, où les réunions peuvent commencer très tôt, alors que les enfants dorment encore. Quand j’ai croisé le chemin de Femmes des Territoires, j’ai compris que j’avais trouvé ce que je cherchais : un réseau féminin d’entrepreneures, d’entraide, et de partage.

Céline André : “Nous encourageons les femmes à valoriser leur expérience, à s’encourager et à partager leurs compétences grâce à ce nouvel outil collaboratif innovant à partir duquel elles vont très rapidement organiser des « rencontres en physique » en fonction de leurs affinités, de leur territoire et du projet qui les anime. Aujourd’hui seules 30 % des entreprises sont dirigées par des femmes et seules 14 % de ces femmes dirigent des entreprises de plus de 10 salariés

Quand toute l’économie est dirigée par un genre, c’est comme si la société marchait sur une seule jambe. La société doit être plus équilibrée, il faut que nous ayons davantage d’impact.

Davantage d’impact comme participer à briser le plafond de verre ?

Celine Andre : “Par exemple. En donnant plus de visibilité aux rôles modèles. Plus il y aura de femmes modèles, plus les femmes pourront sidentifier et reproduire un schéma qui pour l’instant reste encore rare.
En 2018, dans la catégorie patronne, 1% de femmes seulement ont été médiatisées. Nul doute que les efforts doivent se poursuivre et ces types de réseaux y contribuent.

Quand 70% du chiffre daffaires au moment de la création d’une entreprise vient du bouche à oreille, les réseaux sont capitaux, dans tous les sens du terme !”

Julie Levêque : “Et quand seuls  2,6% des fonds sont attribués à des entreprises portées par des femmes, il faut changer les choses. Et nous pouvons changer les choses ! Si tout le monde agit en ce sens, hommes, femmes, médias, gouvernement, on arrivera plus rapidement à l’égalité au moins économique.”

Quel(s) conseils donneriez-vous aux femmes qui se lancent ?

Céline André : “Pour entreprendre, il faut savoir s’entourer. Il existe beaucoup d’associations, il faut s’y investir mais surtout il faut accepter les mains tendues et l’aide des autres. C’est la seule façon de monter en compétence.

Un bon réseau, ce n’est pas seulement celui qui vous cherche des clients, c’est celui qui vous aide dans la montée en compétences au démarrage, qui vous rassure quand vous êtes traversées par les doutes et le découragement. La force du groupe, c’est de vous aider à avancer !

Julie Levêque  : “Si je devais ne donner qu’un seul conseil, ce serait : Ne restez pas seule ! Il y a forcément un réseau qui vous correspond !
Je me sentais seule. L’association Femmes de Territoires va là où sont les femmes. Son gros atout, au-delà de l’authenticité de l’engagement de ses membres, c’est la proximité dans le territoire. Trouver le bon réseau, c’est un vrai sujet !

Pour finir, je recommanderai aux femmes de postuler à l’accélérateur French IoT du groupe La Poste. Pour en avoir bénéficié c’est l’un des meilleurs accompagnements disponibles. J’ai immédiatement ressenti l’engagement des partenaires. Par rapport à d’autres parcours, l’implication et l’aide sont réelles.

Si trouver le bon réseau est effectivement un vrai sujet, l’accompagnement en est un autre, tout aussi important. Alors comme Céline, j’encourage celles et ceux qui se lancent à savoir accepter les mains tendues.  ”

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