PimpUp : la réussite au féminin
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PimpUp : la réussite au féminin

La Journée internationale des droits des femmes est l’occasion de présenter des entrepreneures audacieuses. Zoom sur Anaïs Lacombe et Manon Pagnucco-Constantin, créatrices de PimUp, une start-up qui sauve les fruits et légumes du gaspillage.

Les stéréotypes de genre ont la vie dure. On n’imagine pas forcément deux jeunes femmes à la tête d’une start-up agroalimentaire. Et pourtant, Anaïs Lacombe et Manon Pagnucco-Constantin ont créé PimpUp dès février 2021 en parallèle de leurs études d’ingénieur. En 2023, la jeune pousse de dix personnes est au service d’une noble cause : la lutte contre le gaspillage alimentaire. L’année écoulée, PimpUp aura bientôt sauvé 400 tonnes de produits du gaspillage, principalement des fruits, légumes et œufs.

Né aux USA, créé à Montpellier

Etrangement, c’est aux Etats-Unis qu’a germé l’idée de cette start-up montpellieraine. Amies et condisciples de l’Ecole d’Ingénieur.e.s EPF, ses deux futures co-fondatrices suivent une année d’échange à San Francisco et Phoenix. Anaïs Lacombe se souvient de ce séjour américain : « On était abonnées à une box de fruits et légumes antigaspi. On comptait faire la même chose à notre retour à Montpellier mais on s’est rendu compte que ça n’existait pas en France. » Et pour cause : notre pays gaspille annuellement dix millions de tonnes de nourriture dont plus de la moitié sort du circuit commercial avant même d’arriver dans un magasin.

D’où le concept fondateur de PimUp. « Ce constat-là a allumé une flamme en nous »¸formule joliment Anaïs. Son associée Manon Pagnucco-Constantin explique la source de ce grand gâchis : « Les supermarchés et les grands distributeurs se sont rendu compte que le consommateur laissait dans les rayons les produits un peu différents. Quitte à payer le même prix, il prendra le plus bel article. De fil en aiguille, pour éviter le gaspillage, ils ont fixé des règles qui sont remontées jusqu’au producteur. » Résultat : les fruits et légumes hors format, de même que les produits mal packagés, finissent à la poubelle. 

Une PEPITE d’or

Si on compte seulement une start-up sur dix fondée par une femme, Manon Pagnucco-Constantin estime que « parmi les jeunes, il y a de plus en plus de femmes entrepreneures ». Et la jeune start-upeuse d’ajouter : « En 2023, c’est plutôt une chance d’être une femme parce qu’il existe des programmes spécifiques pour femmes entrepreneures ».

En l’espèce, PimpUp a suivi plusieurs structures d’accompagnement. Dès le démarrage de leurs activités, Manon et Anaïs ont bénéficié du programme PEPITE, tout en se faisant accompagner par Enactus. Ensuite, le BIC de Montpellier a pris le relais. Puis les deux entrepreneures ont rejoint French IoT ainsi que la promotion Entrepreneurs for good mise en place par LiveForGood. En 2022, leur entreprise à impact remporte le prix Gabriel et rejoint le Founder Program de Station F.

Bilan ? « On n’a pas ressenti que c’était plus difficile ou plus facile pour des femmes », résume Anaïs Lacombe. La promo de Live for Good compte un peu plus de 30% de femmes, ce qui constitue (hélas) une performance. Rétrospectivement, Manon et Anaïs vantent à l’unisson le formidable « coup de boost » que fut leur passage au sein de French IoT Impact x Technologie, programme accélérateur start-up du groupe La Poste, en 2021. Au sein d’une promo paritaire, French IoT leur a permis de structurer leur activité logistique. Chaque workshop d’une journée abordait une thématique particulière (design thinking, levée de fonds…) en compagnie d’intervenants extérieurs. Une vision à 360 degrés qui a enrichi PimpUp. 

Un panier près de chez vous

De manière complémentaire, LiveforGood leur a permis d’engager une réflexion sur le rôle des jeunes entrepreneurs à impact. Quel sens donner à sa vie ? Pourquoi bâtir une société à impact ? Les questions existentielles ne manquent pas pour qui entend donner du sens à son projet.

Tel est le cas de PimpUp. Il n’est pas de process anodin. Manon et Anaïs achètent aux producteurs la partie de leur production qui n’entrera pas dans les circuits commerciaux. Des équipes d’employés en insertion professionnelle confectionnent des paniers de marchandises qui seront livrés par vélos-cargos, vélos électriques ou véhicules thermiques dans des points-relais. Puis les clients vont chercher leur commande au plus près de chez eux. Dans ce circuit, chaque détail compte. « Dans la plupart des villes, si on veut faire ses courses en vrac, il faut prendre plus de transports en commun, faire plus d’efforts. En rendant accessibles des solutions comme PimpUp, on répond mieux à ce besoin », argue Manon.

Femmes à impact

Une solution rapide, accessible… et bon marché ? Pour rémunérer les producteurs à hauteur de leur travail, PimpUp ne casse pas les prix. Eh oui, la qualité a un coût. Rien d’exorbitant toutefois : un panier PimpUp vendu 20 euros coûtera 22 euros dans un supermarché ou un marché de ville et 32 euros en magasin bio.

Forte de son succès, la montpelliéraine PimpUp s’étendra bientôt à d’autres villes de France. Laissons le mot de la fin à Manon Pagnucco-Constantin : « Dans les secteurs à impact comme la food, il y a plus de femmes. Est-ce une question de secteur ? Il faut croire que le monde est en train de changer… » Un peu de sororité ne fera pas de mal.


Crédits photo : Céline Escolano

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