Fruggr, le Numérique Responsable pour tous
Militer pour un Numérique Responsable, accessible, inclusif et durable, c’est bien. Lui donner vie, c’est mieux. Voilà le parti pris de fruggr, la start-up qui joint les actes aux paroles pour mesurer et améliorer l’empreinte sociale et environnementale des services numériques des entreprises.
Il était une fois l’économie sociale et solidaire. A l’intérieur de cet univers très réglementé, a éclos Digital4better, société-mère de la start-up fruggr. En juin 2020, cinq collègues de bureaux créent Digital4better, une entreprise de services numériques dédiée au Numérique Responsable. Aujourd’hui âgés entre 32 et 47 ans, ils ont une certaine expérience de la vie qui les a amenés à porter attention aux plus fragiles, jeunes comme aînés.
Un numérique toujours plus vert et inclusif
Résolument transgénérationnel, Digital4better emploie sans discrimination des salariés de 19 à 62 ans. « La genèse de notre projet, c’est qu’on croit à des performances numériques plus durables. Tous les cofondateurs travaillent dans le numérique depuis dix, quinze ou vingt ans. On a pris conscience du fait que c’était un formidable outil qui réunit mais qui polluait et pouvait aussi exclure. », résume le directeur des opérations Ronan Robe. En guerre contre la fracture numérique, il songe notamment aux 18% de Français qui souffrent d’illectronisme, surreprésentés chez les seniors. Certains peinent à remplir leur déclaration d’impôts en ligne. La faute à une stratégie tout-numérique toujours plus portée sur plus de technicité. C’est pourquoi Digital4better s’est donné pour mission de rendre le numérique accessible à tous tout en limitant au maximum l’empreinte environnementale.
A cet égard, rappelons que l’ensemble du domaine numérique provoque plus de 4% des émissions mondiales de gaz à effet de serre. Un chiffre qui préoccupe l’équipe fondatrice de Digital4better, à l’origine de la création du logiciel fruggr. Ronan Robe se souvient : « Nos clients nous demandaient comment prouver que nos services diminuaient par deux ou trois l’empreinte environnementale et étaient plus accessibles. Et aucune solution véritablement performante pour y répondre. On a alors décidé de l’inventer ! ». Ainsi est né fruggr.
Sur les cinquante salariés de Digital4better, une vingtaine se consacre à cette innovation-produit. Chez les clients de la société mère souhaitant refondre leurs supports numériques pour respecter les critères sociaux et environnementaux, fruggr a su s’imposer comme indispensable. Certains sont si séduits qu’ils veulent « Utiliser l’outil fruggr pour leurs propres projets, sur lesquels Digital4better n’est ni développeur ni designer. C’est pourquoi on a une partie de notre entreprise en mode éditeur SaaS en parallèle de notre métier historique de services », explique Ronan Robe.
Mesurer l’impact environnemental et social des sites internet
Imaginons une société où une institution insatisfaite des performances environnementales de ses sites ou applications web. Au hasard, l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe). Soucieuse d’appliquer les bonnes pratiques de l’éco-conception, l’Agence a sélectionné fruggr pour auditer et améliorer son empreinte environnementale et sociale.
Dans un premier temps, fruggr scanne dynamiquement l’intégralité des pages Internet existantes. Il en ressort un scoring sur plus de 50 KPIs et une centaine de recommandations destinées à réduire l’empreinte environnementale et sociale dudit site. Charge ensuite à l’Ademe d’appliquer certaines de ces consignes : réduire la taille des images, supprimer la partie du site la moins utile et fréquentée… In fine, chaque économie de carbone réalisée est mesurée.
Environnement, Social et Gouvernance : voilà le triptyque des entreprises conscientes de leurs impacts extra financiers. Si l’empreinte carbone semble aisément quantifiable, comment évaluer les performances sociales et éthiques d’un site Internet ? La méthode reste la même : fruggr scanne toutes les pages, analyse balises et éléments pour vérifier leur conformité avec les référentiels en vigueur comme le RGAA (Référentiel général d’amélioration de l’accessibilité). En guise de verdict, l’outil donne une note évaluant la dimension sociale sur la base d’une centaine de critères. Il s’agit notamment de garantir un accès fluide et facile à tous ceux qui rencontrent des difficultés de navigation (aveugles, mal-voyants, daltoniens, malades de Parkinson…). Un internaute qui tremble doit par exemple pouvoir naviguer sans la souris, grâce aux raccourcis clavier. Un autre, sujet à des problèmes cognitifs, exige un contraste très net entre la couleur d’un bouton et celle du texte qu’il inclut. Niveau inclusivité, une analyse Html détermine si une page fonctionne sur tous les grands navigateurs du marché. Enfin, fruggr vérifie la protection des données.
Gouvernance transparente et partagée
Que demander de plus ? Pour maintenir au beau fixe ses indicateurs ESG (Environnement, social, gouvernance), fruggr n’oublie pas le G du mot gouvernance. En tant qu’entreprise à mission, l’ensemble Digital4better-fruggr obéit à un cahier des charges bien précis. Mixité, échelle des salaires, gouvernance transparente et partagée donnent à chaque collaborateur voix au chapitre.
Chaque salarié – du simple employé au co-fondateur – a constamment accès aux chiffres de l’entreprise. Suivant le principe « un homme ou une femme = une voix », chacun décide de l’allocation des bénéfices. En cas de résultat positif, 50% du bénéfice peut ainsi être reversé à des associations. Et Ronan Robe de marteler ces principes éthiques : « On ne reverse pas de dividendes à nos associés. C’est interdit. Sur notre première année complète, en 2021, on a réussi à dégager des bénéfices malgré un fort investissement sur le logiciel fruggr. Notre modèle économique exige du temps avant de devenir rentable. Sur l’activité fruggr proprement dite, on vise l’équilibre en 2023 ». En attendant, cette start-up qui monte a déjà levé 2 millions d’euros en juin dernier.
De quoi continuer à investir et grandir. A l’ère post-Covid, la convergence des angoisses sanitaires, écologiques et sociales nourrit la quête de sens des entrepreneurs. Si beaucoup se réveillent hagards face au prix galopant de l’énergie, la prise de conscience climatique progresse. Dans des domaines aussi dépendants du numérique que la finance ou le retail, on observe une volonté croissante d’optimiser ses performances extra-financières. Hélas, l’un des effets pervers de la guerre en Ukraine est de recarborner le mix énergétique de certains pays.
Jamais à court d’ambition, fruggr entend devenir l’outil de référence pour non seulement évaluer l’empreinte environnementale et sociale des services numériques mais aussi anticiper et piloter les futures réglementations qui concerneront les entreprises. Une mission tout sauf impossible.