Développement à l’étranger : ils racontent leur expérience
La santé de l’écosystème français de l’IoT se jauge aussi par la capacité de nos jeunes pousses innovantes à réussir leur développement à l’étranger.
Pour évoquer la question du développement à l’international, qui est une réalité pour de plus en plus de start-up françaises, French IoT a sollicité l’expérience des fondateurs de MyJomo, une start-up originaire d’Angers (49), lauréate de la deuxième édition du concours [LIEN]. Celle-ci a mis au point un badge qui fait office, notamment, de carte de visite connectée. Enric Cailleau, son CEO, explique son parcours hors des frontières hexagonales et les raisons qui l’ont poussé à vouloir, rapidement, s’exporter.
Second start-upper à s’être prêté au jeu des questions : Nicolas Chiquet, CEO et co-fondateur de Life Plus. Cette jeune société, également lauréate du concours French IoT en 2016, a mis au point une montre connectée dédiée aux seniors. Accompagnée de capteurs à placer au sein du logement, celle-ci permet de suivre son activité et de détecter d’éventuelles anomalies -notamment les chutes-.
Les capteurs intelligents, eux, placés sur des objets importants dans la vie quotidienne du senior, offrent la possibilité de suivre, là aussi, les moments clés de la journée -en particulier la prise de médicaments-. Une application permet aux proches de lever tout doute à distance.
Pour rappel, parmi le Top 50 des futures « licornes » mondiales, dressé par la plateforme Tech Tour il y a quelques semaines, figurent sept start-up françaises. Parmi elles, trois œuvrent directement dans l’Internet des objets.
Enric Cailleau, CEO de MyJomo :
« Notre stratégie, à l’origine, n’était pas forcément internationale. Mais il y a eu le CES, à Las Vegas, où nous nous sommes rendus avec le Groupe La Poste. Cela a été l’opportunité de travailler avec de grands noms. Et de nous offrir une bonne visibilité. Cela nous a permis aussi de tester le marché américain, de voir s’il y avait du répondant.
Le fait d’avoir pu être, par exemple, en contact avec Airbus à Las Vegas, a ouvert la voie vers d’autres contacts internationaux. Aujourd’hui, nous sommes en phase de certification pour exporter le projet aux Etats-Unis, avec pour objectif d’être opérationnels cette année. Nous envisageons aussi un développement au Japon, un pays très sensible au type de technologie que nous proposons, ou au Brésil.
Nous avons d’ailleurs, déjà, des clients étrangers, en Suisse, en Angleterre, en Espagne ou en Belgique. L’avantage que nous avons, contrairement à d’autres start-up, c’est de posséder un produit polyglotte, une innovation d’usage qui touche tout le monde et qui n’a donc pas de frontières, pas de problèmes d’adaptation à la réglementation locale.
Certes, se lancer à l’international, c’est un saut vers l’inconnu. Mais l’inconnu, on le vit tous les jours, cela fait partie du quotidien des start-up et de leurs dirigeants. Et nous n’avons pas joué à quitte ou double. Nous savions que nous avions un marché ici, en France comme en Europe. Là, nous partons à l’étranger à la commande, pas pour faire de gros volumes. Nous y allons étape par étape.
L’objectif, désormais, est d’arriver d’ici début 2018 à distribuer notre innovation aux États-Unis. »
>>> Aller plus loin : Angers et la high-tech, une histoire qui dure
Nicolas Chiquet, CEO de Life Plus :
« Nos produits connectés sont aujourd’hui en phase de validation terrain. Sur le plan du développement à l’international, à la faveur de nos propres expériences personnelles, nous avons souhaité développer la société dans le monde dès sa création.
Il serait exagéré de dire que nous savions, à ce moment-là, quels marchés nous pourrions nous permettre de viser. Nous avions quelques idées, certes, mais la réalité est que cela s’est affiné au fur et à mesure de nos rencontres avec des partenaires étrangers.
Nous n’avons pas connu de mésaventure particulière ou eu de mauvaise surprise. Se développer à l’étranger prend du temps. Un temps qu’il ne faut pas négliger. Mais les personnes que nous avons eu l’occasion de rencontrer ont été très ‘positives’ avec et pour nous. Elles nous ont, en plus, démontré qu’elles avaient une excellente image de la France.
Notre pays jouit en effet d’une excellente réputation à l’international, en termes d’innovation, nous avons pu le vérifier.
Notre prochain objectif sur ce point sera de nous développer aux États-Unis. »
>>> Lire aussi : Objet connecté : comment éviter de tomber dans le gadget
French IoT – Illustration Pixabay.com/Alexas_Fotos