TwinswHeel, le livreur de colis de demain ?
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TwinswHeel, le livreur de colis de demain ?

La start-up lyonnaise TwinswHeel développe un robot capable de livrer des colis. Elle était cette semaine au Mondial de l’auto.

Vincent Talon y voit “le sens de l’Histoire”. Selon une étude menée par le cabinet McKinsey, en 2025, aux États-Unis, en Europe du nord, en Chine et au Japon, 80% des colis issus du e-commerce seront livrés par un livreur 3.0, drone ou robot.

Ce qui fait dire au jeune chef d’entreprise, dont la start-up a été créée à Lyon il y a trois ans, que “mieux vaut qu’on le fasse aujourd’hui en France pour ne pas se faire envahir de robots étrangers dans dix ans”.

Le droïde TwinswHeel, c’est un petit robot de 70 centimètres de haut et 40 de large, capable de livrer des colis de cinq kilos. “Les drones volants peuvent supporter un poids maximum de 2,8 kilos mais de toute manière, aujourd’hui 90% des colis envoyés font moins de trois kilos”, explique Vincent Talon.

TwinswHeel prend un colis à la fois. Il intègre les technologies propres aux véhicules autonomes, telles que des caméras stéréoscopiques (qui lui offrent une vue en trois dimensions) et des LiDar, un système de télédétection par laser. Le petit robot, qui roule à allure réduite, est en mesure “de mesurer ce qui passe dans un rayon de dix mètres autour de lui, objets fixes ou en mouvement”, précise son créateur. Il peut ainsi envoyer un signal sonore lorsqu’un enfant s’en approche.

Le robot embarque aussi des capteurs connectés qui mesureront la pression, la température ou la qualité de l’air. Autant d’informations que TwinswHeel fera “remonter vers les organismes en charge de la sécurité et de l’environnement”.

 

 

Capable d’ouvrir les portes, de monter quelques marches…

Pour l’heure, TwinswHeel n’a pas encore pris son service,mais le petit robot se destine aussi bien aux entreprises qu’aux particuliers.

Pour les premières, “il existe dans certains grands sites industriels des chariots automatisés – type Fenwick – qui emmènent du matériel au pied des chaînes de production”, concède Vincent Talon. A un détail près : “Ces dispositifs ne sont possibles que sur des sites où il y a beaucoup de place. TwinswHeel, lui, est petit, se faufile partout et permet ainsi de rendre le matériel disponible au juste nécessaire.”

Côté particuliers, cette fois, le patron s’appuie sur le constat selon lequel “les acheteurs en ligne ne veulent plus être livrés avec un délai de trois à quatre jours“. Ça tombe bien, le droïde “travaille” aussi le dimanche. Quid de l’emploi ? “Ce type de robot assure les tâches à faible valeur ajoutée de la logistique, de sorte à ce que les opérateurs ‘humains’ puissent se concentrer sur les points critiques”, répond Vincent Talon. Pour qui, le développement de telles machines impliquera de nouveaux besoins, notamment “des besoins de maintenance ou de surveillance” dans un secteur de la logistique où elles permettront “de gagner du temps et de réduire les coûts”.

TwinswHeel, lauréate du concours French IoT 2016, présentera son innovation lors du prochain CES de Las Vegas (4 au 7 janvier 2017). Pour le voir dans la rue, il faudra attendre 2019 ou 2020.

Selon l’étude de McKinsey, en 2025 aux États-Unis, les machines connectées livreront 50 à 60 millions de colis par jour. TwinswHeel, saura peut-être tirer sa part du gâteau.

Benjamin Hay

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