Ces secteurs où l’intelligence artificielle bouscule les habitudes
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Ces secteurs où l’intelligence artificielle bouscule les habitudes

Estimé à 11 milliards d’euros à l’horizon 2024 (cabinet Tractica), le marché de l’intelligence artificielle bénéficie de l’évolution de technologies comme le big data et le deep learning. Et son champ d’action ne semble pas avoir de limites.

Connue depuis les premiers travaux du mathématicien Alan Turing dans les années 50, l’intelligence artificielle désigne généralement l’ensemble des théories et des techniques qui permettent à une machine de simuler l’intelligence humaine. Aujourd’hui, la capacité de calcul des ordinateurs a considérablement augmenté, laissant Deep Blue à ses échecs et permettant à l’IA de se développer dans d’autres secteurs. Loin de la science-fiction, voici 6 domaines dans lesquels les « machines pensantes » changent la donne.

  • L’Internet des objets

Qu’il s’agisse de machine learning ou d’améliorer l’expérience utilisateur, l’intelligence artificielle est d’abord un moyen d’augmenter les capacités de nos logiciels, machines et objets. L’IoT, notamment, bénéficie pleinement de l’apparition de ces technologies au point que des startups se sont lancées dans « l’AI as a service », c’est-à-dire la mise à disposition de solutions à destination des développeurs. C’est le cas de Craft.ai, qui propose un moteur d’intelligence artificielle permettant aux applications et aux objets de s’adapter très simplement aux demandes des utilisateurs. Dans un registre similaire, les parisiens d’Open Value proposent aux entreprises de bénéficier de leur expertise dans le domaine afin de transformer n’importe quel objet en objet connecté.

  • La santé

En 2015, un certain Watson (le super ordinateur conçu par IBM) a jeté un pavé dans la mare en dénouant, en 10 minutes, le cas d’une patiente japonaise qui laissait les médecins impuissants. De fait, les systèmes experts spécialisés dans l’aide au diagnostic peuvent analyser des masses de données (cas cliniques, études, etc.) bien supérieures à celles qu’un être humain apprend au cours de sa vie. Sur ce créneau, des startups françaises comme Sophia Genetics, spécialisée dans l’aide au diagnostic du cancer, ou Cardiologs, qui met le deep learning au service de l’analyse d’un électrocardiogramme, font déjà des miracles.

  • L’immobilier

De la vente du bien à l’utilisation de sa maison, l’intelligence artificielle est partout. Si vous avez visité le site d’un promoteur immobilier récemment, vous avez forcément vu une fenêtre de discussion s’ouvrir. Les « chatbots », connus depuis les années 60 (et leur ancêtre ELIZA, conçu par le MIT) ont en effet radicalement changé grâce aux avancées de l’IA en matière d’apprentissage des machines. Capable de simuler une conversation en langage naturel, ils savent orienter les internautes et répondre à leurs questions. Une fois dans la maison, l’intelligence artificielle colonise aussi l’univers des objets connectés. Les « hubs » (de Google Home à ceux de la start-up lyonnaise Ubiant) relient, par exemple, vos objets et s’adaptent à vos habitudes.

  • Le jeu vidéo

Les jeux vidéo restent un domaine marqué par l’évolution des technologies d’intelligence artificielle. Sans remonter à Deep Blue et Alphago, les premiers logiciels à avoir battu des champions d’échec et de jeu de go, l’IA offre aux joueurs une expérience toujours plus réaliste. Longtemps délaissée au profit du graphisme, ces techniques ont gagné du terrain avec l’apparition des jeux en ligne massivement multi-joueurs (ou MMORPG) qui exigent des scenarii sophistiqués et des personnages non joueur (c’est-à-dire incarné par la machine) aux réactions particulièrement élaborées. À plus d’un titre, le jeu vidéo demeure un terrain d’expérimentation pour l’IA comme le montre le récent partenariat entre Google DeepMind et la société Blizzard pour développer des éléments du jeu Starcraft II.

  • La banque

Le problème est simple : avec la généralisation des services en ligne, les clients se déplacent moins et échangent avec leur banquier par mail. Comment, dès lors, traiter cet afflux de courriers électroniques afin de dégager du temps pour les conseillers financiers ? Les robots pourraient permettre de fournir des réponses automatisées. C’est en tout cas le sens du partenariat noué, en 2016, entre le Crédit Mutuel et IBM pour l’utilisation de Watson. Les « chatbots » sont également bien ancrés dans le paysage des banques et constituent un atout majeur, notamment en termes de personnalisation des offres pour les clients.

  • L’automobile

Depuis quelques semaines, le véhicule autonome fait beaucoup parler de lui. Or, l’intelligence artificielle constitue une brique centrale dans cette avancée technologique. Le fournisseur automobile Valeo l’a bien compris en annonçant, lors du salon Viva Tech, le lancement de Valeo.ai, le premier centre de recherche consacré à l’IA et au deep learning dans l’automobile. Dans ce domaine, les alliances entre constructeurs et grands groupes informatiques (Renault/Microsoft, BMW/IBM) sont devenues nécessaires. Associée à différents groupes (Tesla, Volkswagen, etc.), la société Nvidia, bien connue des gamers pour ses processeurs graphiques, travaille à des systèmes d’automatisation des trajectoires via sa plateforme Drive PX2. La prochaine Audi A8 (livrée en 2018) en sera équipée.

Romain Carlioz – Illustration © Jakub Jirsák – Fotolia.com

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