« Nos start-up attirent les profils internationaux »
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« Nos start-up attirent les profils internationaux »

Franchir le cap qui mène vers la scale-up exige de recruter des techniciens aguerris. Et, pour débusquer ces profils rares, les start-up françaises se tournent souvent vers l’étranger.

Selon le baromètre publié il y a quelques semaines par le cabinet Ernst & Young, l’écosystème français de start-up n’a jamais généré autant d’investissements à ce stade d’une année : 2,79 milliards d’euros, soit 43% de plus que l’an dernier à la même époque. Si la France attire les capitaux étrangers, en est-il de même chez les salariés ? Pour Maya Noël, directrice du programme France Digitale Talent qui a pour mission d’attirer les salariés étrangers dans l’écosystème français, la réponse est plus nuancée : « Le paysage a évolué, des licornes émergent et nos start-up attirent indéniablement les profils internationaux. Mais je suis persuadée qu’elles peuvent faire beaucoup mieux. »

Une start-up sur deux recrute à l’étranger

Depuis quelques mois, France Digitale Talent a pris le relais de WonderLeon (ex « Reviens Léon »), initiative qui visait à inciter les talents étrangers, et notamment les expatriés, à venir faire grandir l’écosystème français. Car si les structures peuvent être compétitives sur le plan des projets, les compétences, parfois, viennent à manquer. « La phase de scale-up est un moment-clé où tout s’accélère et où les équipes doivent très vite monter en compétence. C’est là que nous avons besoin de candidats solides et expérimentés », analyse Maya Noël. Des profils qu’on ne trouve que dans les écosystèmes très matures, comme ceux des États-Unis ou d’Asie.

Pour une start-up en phase d’accélération, l’apport de ce genre de talents dépasse la question de l’expertise. « Un profil étranger apporte un point de vue différent, ce qui peut être utile lorsqu’une société envisage d’approcher des marchés internationaux. Et, de manière générale, plus une entreprise joue la carte de la diversité, plus elle est performante », souligne Maya Noël. Une plus-value qui explique qu’en 2017, une start-up sur deux ait recruté au moins un salarié étranger.

>>> Lire aussi : « Nos start-up de l’IoT ont une carte à jouer à l’étranger »

Faire évoluer l’image de l’écosystème

Pour accompagner les sociétés dans ces recrutements et faciliter les formalités administratives pour les travailleurs étrangers, le French Tech Visa a été créé en 2017. En un an, ce passeport a séduit 150 personnes. Une société comme Talentsoft a même recruté onze salariés grâce à ce système, sur la seule année 2018.

Mais, pour séduire plus de talents, l’enjeu majeur reste le travail sur l’image que renvoie l’écosystème français. Sur ce point, France Digitale Talent joue la carte du storytelling : « Pour donner envie, il faut parler des belles histoires de ces sociétés, des réussites des équipes. Une start-up comme Alan qui a réussi à grandir et à attirer des profils venus de Palo Alto en révolutionnant le recrutement et les relations de travail constitue un exemple fédérateur », explique Maya Noël.

Un déficit d’image -peut-être- comblé par les « Talent Awards », six prix pour lesquels 99 start-up ont candidaté et qui ont été remis lors du dernier « France Digitale Day », mi-septembre.

French IoT – Illustration Shutterstock

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