Ce que l’IoT changera dans nos vies
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Ce que l’IoT changera dans nos vies

Entre 50 et 80 milliards d’objets seront connectés dans le monde d’ici 2020, selon les estimations. Un marché au potentiel immense dont le développement devrait impacter nombre d’aspects de notre quotidien.

Les chiffres sont éloquents. De quinze milliards aujourd’hui, on devrait passer entre 50 et 80 milliards d’objets connectés dans le monde en 2020, selon les différentes estimations*. L’impact de l’Internet des Objets, encore peu perçu par la population, devrait se faire davantage sentir dans les années qui viennent. Pour French IoT, le président du Carrefour de l’Internet des Objets, Philippe Bailly, détaille les volets de notre quotidien que l’IoT changera en premier. Car c’est bien l’usage qui guide, aujourd’hui, la croissance du secteur.

La vie à la maison

Petit à petit, les Français laissent l’Internet des Objets pénétrer leurs foyers. « Il y a toute une série d’innovations qui s’intègrent facilement au domicile, comme les robots de cuisine ou les ampoules connectés », explique Philippe Bailly. La simplicité d’usage est au cœur de la stratégie IoT de nombre de fabricants (lire aussi La maison connectée, cheval de bataille de Legrand). Quant aux équipements plus lourds, qui touchent à la gestion du chauffage ou à la sécurité, « il est naturel que leur déploiement soit plus lent, car ils supposent des travaux dans la maison ». Début 2016, un sondage Toluna rapportait que seuls 6% des Français possédaient un dispositif de domotique connecté (volets, chauffage…). Il y a donc encore de la marge et les observateurs sont optimistes. Pour Philippe Bailly, « tant que l’on sera sur un gain tangible pour le consommateur, il n’y a aucun doute sur le fait que le marché se développe. La construction de logements neufs est déjà dans une logique d’intégration de capteurs pour la maison ».

En France, selon les prévisions du cabinet Xerfi, le marché de la maison connectée devrait générer un chiffre d’affaires de 300 millions d’euros en 2017.

La santé/le bien-être au quotidien

Beaucoup de choses sont déjà faites en la matière. « On est sur du maintien à domicile pour les personnes âgées, du suivi de traitement chaque jour… », égrène Philippe Bailly. L’agence de conseil The Links publiait un sondage l’an dernier selon lequel 68% des Français avaient l’intention d’acheter un objet connecté. Parmi eux, 47% envisageaient un usage lié à la surveillance de leur santé. Mais c’est surtout sur les questions les plus « légères » que l’IoT peut espérer croître dans l’immédiat. « Aujourd’hui, l’Internet des Objets est surtout perçu comme étant capable de gérer le bien-être ou la bonne santé, ajoute le président du Carrefour. Tout ce qui est plus ‘’médical’’, en revanche, renvoie à la confiance du patient et est très réglementé. On ne peut pas faire n’importe quoi. » Pour lui, « la première vague d’objets connectés a été faite d’applications souvent mono tâche, avec pour schéma une application-un objet-un service. Le deuxième stade du connecté, c’est le scenario d’usage où les objets se parlent entre eux et prennent eux-mêmes des décisions, pour encore plus de service. » On pourra ainsi imaginer un tracker de santé qui, en cas de température corporelle anomale, alertera son propriétaire et lui proposera d’ajuster le chauffage de son domicile. Quoiqu’il en soit, prédit Philippe Bailly, « demain, on ne sera pas prêt à confier toute notre santé au connecté sans aucune intervention médicale ».

Les loisirs

Ici, « le domaine le plus avancé est celui des wearables (fitness trackers, etc.), car ils s’intègrent à un environnement technologique qui existe déjà – plateformes, systèmes d’exploitation », commente Philippe Bailly. Dans les faits, 1,2 million de montres et de bracelets connectés se sont vendus en France en 2015, selon les chiffres du cabinet Gfk. Pour le président du Carrefour de l’Internet des Objets, « acheter un bracelet connecté représente un coût relativement limité et n’est pas trop impliquant, pas autant que d’acheter un thermostat ou des volets connectés ». Côté usage, les Français, de plus en plus enclins à enfiler leurs baskets pour aller courir, semblent séduits par l’idée de mesurer leurs performances. Le sport, l’un des versants de nos loisirs où l’IoT a le plus de cartes à jouer. Les fabricants l’ont compris : « Il y a désormais des objets pour le tennis, pour l’équitation ou le football, notamment dans la pédagogie et l’amélioration du geste », note Philippe Bailly.

Autre domaine à suivre, les loisirs « audiovisuels », où les équipements connectés permettent, aujourd’hui, aussi bien d’adapter la lumière du salon en fonction de ce que l’on regarde à la télévision que d’en gérer l’ambiance sonore suivant l’humeur (ou le visiteur) du soir. Pour Philippe Bailly, « on essaie beaucoup de choses sur ce secteur, ce qui veut dire qu’il y a de nombreuses pistes, même si tout ne va pas s’imposer dans les usages ».

Benjamin Hay

*Source « 2015 : Demain l’Internet des Objets » publiée le 12 janvier 2015 par France Stratégie, l’organisme de réflexion, d’expertise et de concertation placé auprès du Premier ministre.

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