Le CES© 2017 vu par Jonathan Chan
L’Internet des Objets (IoT) constitue la prochaine étape de la révolution numérique. Ce sont des milliards d’objets du quotidien des Français qui seront connectés à l’horizon 2020. Des objets connectés qui ont le pouvoir de simplifier la vie quotidienne et d’améliorer le bien-être des individus à la maison, au bureau, en famille ou au sein de toute autre communauté.
En favorisant le passage de l’Internet des Objets à l’Internet des Services, La Poste et ses partenaires entendent rendre possibles de nouvelles expériences aux utilisateurs et créer de nouvelles opportunités pour les entreprises.
L’édition 2017 du CES© fêtera le cinquantième anniversaire du plus grand salon High-Tech du monde. À cette occasion, La Poste a demandé à quatre influenceurs de nous éclairer sur quatre domaines technologiques qui seront au cœur de l’évènement, (et demain, de notre quotidien) : la Smart Home & la Smart City, la Santé & le bien-être, les services de proximité et enfin le commerce et les smart facilities.
Jonathan Chan, Chef de Projet Web et suivi par près de 20 000 followers, a accepté de répondre à nos questions, pour nous donner sa vision du CES© 2017 et des secteurs Smart Home et Smart City.
Bonjour Jonathan, pour commencer, que représente pour vous le CES© ?
Jonathan Chan : C’est tout simplement le plus grand salon technologique du monde, qui dicte les innovations pour toute l’année à venir. Le CES© est aussi une excellente vitrine pour la France et sa French Tech. J’espère qu’il sera le pays européen le plus représenté après les Etats-Unis et la Chine comme ce fut le cas l’année dernière. Pour la 50e édition j’imagine que le CES© va être encore plus médiatisé que les éditions précédentes.
Quelles sont les tendances qui, selon vous, vont ressortir cette année dans le domaine de la maison connectée et de la ville connectée ?
J. C. : Du côté de la maison, je pense que nous allons assister à l’ère des assistants vocaux. Maintenant que les objets connectés sont de plus en plus adoptés au sein de la maison, il est nécessaire de disposer d’un “centralisateur”, une technologie qui permet de gérer l’ensemble des objets connectés chez soi. Ces assistants vocaux, qui répondent à la voix et se commandent également le plus souvent via son smartphone, vont réellement nous aider au quotidien. Pour le moment, ils restent assez « manuels », mais nous remarquons que les GAFAs s’y mettent comme Amazon Echo, Google Home, Facebook (la démonstration vidéo de Mark Zuckerberg est bluffante). Il en est de même pour les français EDF (Sowee) ou MYXYTY une start-up du programme French IoT de la Poste.
Pour ce qui est de la ville connectée, la tendance qui je pense est en passe de fortement se développer est la démocratie participative. Je m’explique : tout le monde – ou presque – possède un smartphone, tout le monde est, techniquement, dans la capacité de participer aux décisions de sa ville à partir des réseaux sociaux. Par exemple, on peut demander aux citoyens leur avis, via une simple application de sondage ou même sur Twitter, sur l’heure à laquelle éteindre ou allumer les lumières de la ville, ou bien les horaires d’ouverture des bâtiments municipaux, comment réguler la circulation des voitures, signaler certains incidents etc. Je peux citer la commune de Jun (Espagne) où une partie des demandes administratives se font sur Twitter.
Quelles sont les innovations qu’il faudra surveiller au CES© 2017 dans ce secteur ?
J. C. : Difficile de passer à côté de la vague de la réalité virtuelle… Ces casques assez imposants sont capables de plonger l’utilisateur dans un univers virtuel bluffant de réalisme et les possibilités sont infinies. Aujourd’hui on a deux segments : la partie grand public pour la découverte de la VR avec Cardboard de Google ou le Gear VR de Samsung, de l’autre plutôt orienté “professionnels” et développeurs, avec le Vive de HTC et le PlayStation VR de Sony. Il y a également l’Oculus Rift (propriété de Facebook). Ce qui est impressionnant avec cette technologie c’est qu’elle offre une liberté d’action incroyable. Et les usages sont illimités aussi bien dans le domaine personnel et professionnel. On peut visiter une ville à distance en restant chez soi, dessiner des maquettes sans contraintes, effectuer des simulations utiles dans le domaine professionnel (aéronautique, chirurgie…), interagir dans des jeux où la frontière entre le réel et le virtuel sera de plus en plus mince (On voit de nombreuses vidéos de personnes perdant l’équilibre dans des simulations).
Quels sont les enjeux dans ces secteurs ?
J. C. : La sécurité des données est un sujet qu’il faudra surveiller à l’avenir. La multiplicité des objets connectés ayant chacun leur propre mode de fonctionnement nécessitera forcément de renforcer la protection des données qui en découlent. Les utilisateurs auront besoin d’être rassurés.
Quel est l’avenir voyez-vous pour la smart city et la smart home ?
J. C. : Les capteurs dans les villes se multiplient, la réflexion est désormais de bien analyser toutes ces nouvelles données pour qu’elles soient utiles au quotidien des utilisateurs. Les start-up ont des opportunités de créer de nouveaux services et les institutions ont compris cet enjeu en ouvrant l’accès à leurs données (exemple : Open Data Paris).
L’avenir de la smart city se fera dans la gestion intelligente des ressources (eau, électricité…) et au niveau de la compréhension des données par l’algorithme dans le but d’anticiper les besoins des habitants.
Concernant la smart home, une étude montre qu’elle est encore méconnue du grand public. L’un des enjeux sera donc d’évangéliser ces objets, en mettant en avant les bénéfices au niveau du confort, de la dépense énergétique ou au niveau des systèmes de sécurité. Le potentiel est présent, il ne reste plus qu’à le démontrer.
Chaque année le CES© progresse sur ce plan-là et on est sur la bonne voie. La révolution des objets connectés est en marche !