Le CES© 2017 vu par Henri Kaufman
Henri Kaufman, expert en marketing opérationnel et suivi par près de 7 000 followers sur Twitter, a accepté de répondre à nos questions et de nous donner sa vision du CES© 2017 et du secteur des services à la personne.
Bonjour Henri Kaufman, pour commencer, que représente pour vous le CES© ?
Henri Kaufman : Le CES©, c’est le salon de la découverte de l’étonnement. Il y a un côté « Alice au Pays des Merveilles » avec ce salon, pour son aspect inattendu. Pour le reste, c’est le repère des start-up qui vont présenter des applications et des services. La France a un contingent important et c’est une fierté cette représentation tricolore de start-up. Ce salon est tellement immense qu’il ne faut pas avoir pour ambition de tout voir. C’est tout simplement impossible : il faut classer les sujets ou les thèmes qui sont intéressants.
Que faut-il attendre de cette édition 2017 du CES© ?
H. K. : C’est notre futur immédiat, à tous. Le salon dicte ce qu’il va se passer dans les 2 ou 3 années à venir. Et pour une start-up, il est toujours préférable de découvrir ces innovations avant d’être démodée ou bien dépassée par ses concurrents. Il faut y aller, car il possède la vertu de bousculer les situations cristallisées. On y voit des start-up qui proposent des produits et des services répondant à des problèmes auxquels nous, utilisateurs, nous ne pensons pas forcément. Et c’est en cela que c’est utile. La magie de ce salon, c’est un peu la magie qui caractérise les États-Unis : tout est possible, tout devient magique. Il y a cet état d’esprit qui donne l’impression qu’il suffit d’oser et d’y aller.
Mais en France, on met souvent en avant l’écosystème des start-up également, non ?
H. K. : Oui bien entendu ! Il faut d’ailleurs souligner le travail qui est en France sur ce sujet : cet état d’esprit est en train d’être magnifié, et la présence de politiques sur le salon, comme Axelle Lemaire par exemple (secrétaire d’état au Numérique et à l’Innovation, NDLR), est une excellente nouvelle. Pourtant, les Français n’en n’ont pas encore pris conscience : nos start-up ont un niveau comparable à celui de la Silicon Valley ! On en a moins et nous n’avons pas les GAFA (Google, Amazon, Facebook, Apple), mais on a beaucoup de matière grise en France. Et il faut le souligner.
Quelles sont les tendances attendues sur le salon, dans le domaine des services à la personne ?
H. K. : Je vais prendre un exemple : c’est au CES© qu’a été dévoilé un système de contrôle de massage à distance dédié, notamment, aux personnes paralysées. Une machine dotée de capteurs capables d’analyser les mouvements pour rectifier tel angle de massage, tel exercice, telle pression des doigts pour optimiser le traitement et ainsi favoriser la guérison ou soulager les douleurs des patients. C’est fabuleux ! C’est vers cela que le secteur doit tendre : répondre à des problèmes auxquels nous, humains, nous ne pouvons pas forcément répondre de façon systématique et de façon ultra-précise.
Quelles innovations seraient susceptibles de changer l’approche du secteur ?
H. K. : Je pense qu’on n’a pas encore exploré tout le potentiel des capteurs. Par exemple, il existe une application qui utilise le capteur de votre smartphone pour mesurer vos battements de cœur. Simplement avec un appareil photo miniaturisé ! Les technologies évoluent mais la technique est arrivée à un palier je pense. Ce qu’il manque désormais, ce sont des inventions qui exploitent ces technologies et rendent de véritables services, au quotidien, auprès de tous les utilisateurs. Sur ce point, le secteur peut encore grandement innover.
Quels sont les acteurs du secteur que vous allez surveiller et pourquoi ?
H. K. : Je pense d’emblée à Withings, référence du secteur et qui devrait continuer à nous étonner, même après le rachat par Nokia. Ils ont toujours été précurseurs dans les capteurs de santé et d’activité, j’espère qu’ils vont nous surprendre et innover cette année encore au CES©.