LE CES© 2017 vu par Cédric Bonnet
L’édition 2017 du CES© fêtera le 50ème anniversaire du plus grand salon High-Tech du monde. À cette occasion, La Poste a demandé à 4 influenceurs de nous éclairer sur 4 domaines technologiques qui seront au cœur du CES© 2017, et de notre quotidien demain : Les services à la personne, la santé & le bien-être, la smart home & la smart City et enfin le commerce et les smart facilities.
Cédric Bonnet, Ingénieur innovation, animateur du podcast GeekInc et suivi par plus de 11 000 followers sur Twitter, a accepté de répondre à nos questions et de nous donner sa vision du CES© 2017 et du secteur de la santé & du bien-être.
Bonjour Cédric, pour commencer, que représente pour vous le CES© ?
Cédric Bonnet : Pour moi, le CES© c’est comme un deuxième Noël. Ou plutôt, on peut assimiler cela à l’excitation qui précède Noël. Cela fait des années que je suis le salon et chaque année, il y a cette excitation juste avant l’ouverture. C’est LE moment de l’année où la planète techno attend de découvrir les nouvelles innovations. Chaque année il y a une surenchère dans l’innovation technologique et on sait qu’il va systématiquement s’y passer quelque chose. Si je devais retenir deux choses du salon, dans son ensemble, je dirais qu’il y a deux facettes : il s’agit de montrer l’état de l’art de ce que savent faire les constructeurs en matière d’innovation technologique d’une part, et l’innovation brute d’autre part, une sorte de ‘Futurologie’. Des avancées qui n’existent pas encore mais qu’on entrevoit lors de conférences ou de présentations. Et qui deviendront de réelles tendances les années suivantes.
Qu’attendez-vous de cette édition 2017, la 50ème?
C. B. : Personnellement, je n’y suis allé qu’une seule fois, mais j’assiste à un grand nombre de conférences à distance. Et j’ai pu vérifier ce que de nombreux habitués avancent : quand on le suit à distance, on bénéficie d’une multitude de points de vue que l’on peut difficilement avoir sur place. On peut rater beaucoup de choses en allant sur place, paradoxalement ! Chaque année, je cherche la petite pépite : découvrir la nouveauté qui me ferait dire « WOW, je n’y avais jamais pensé ! ».
Sur le plan de la santé connectée et du bien-être, qu’attendez-vous du CES© 2017 ?
C. B. : Depuis l’avènement des premiers trackeurs d’activité – je crois que c’est Fitbit qui avait présenté son premier capteur en 2008 – désormais ils sont rentrés dans le quotidien de tout le monde ou presque. C’est d’ailleurs un des cadeaux de Noël les plus prisés cette année. Le « Quantified self », c’est-à-dire la mesure et le suivi de sa santé, de son bien-être par des capteurs, c’est désormais quelque chose de naturel, d’acquis pour beaucoup d’utilisateurs. Mais il y a encore plein de choses à découvrir et à explorer. Il faut désormais se consacrer au concret, au réel. Et je pense qu’on va désormais s’attarder davantage sur les services que sur les produits. Cette édition 2017 du CES© devrait marquer le tournant du matériel vers les services et les usages, du moins dans ce secteur.
Quels sont les acteurs du secteur que vous allez surveiller particulièrement au CES© ?
C. B. : Pour rejoindre ce que je disais, Fitbit a bien compris cette transition avec notamment son application Fitbit Star, son coach interactif. Il n’est pas nécessaire de posséder un de leur trackeur d’activité pour en bénéficier, et le suivi et la présentation des exercices sont vraiment bien articulés. Il va falloir suivre le Chinois Xiaomi, référence en Asie qui est bien décidé à s’attaquer à l’Europe et à l’Asie, mais aussi à GoPro, peu présent sur le secteur de la santé et du bien-être connectés, qui a également quelque chose à jouer. Enfin, je pense à Samsung qui, après ses déboires de 2016, voudra frapper fort en 2017. Et si c’était dès le CES© avec un appareil encore plus évolué que leur montre Gear S3, déjà référence du secteur ? J’ai envie d’y croire. Paradoxalement, ce que j’attends, c’est moins un constructeur, un produit, qu’un service : on a déjà inventé presque tous les capteurs, maintenant ce que j’attends ce sont les services, les applications associées. L’innovation je vais l’attendre de ce côté-là. Et j’attends d’être surpris par un marché déjà mature mais qui doit encore faire beaucoup pour séduire le très grand public.