La sécurité connectée, un levier pour la smart home
Jean-Marc Prunet, PDG de MyFox, spécialisée dans la sécurité connectée pour la maison, nous en dit plus sur l’évolution du marché en France.
D’ici 2020, les foyers français devraient compter, en moyenne, pas moins de trente objets connectés selon les prévisions du cabinet Gfk. Le concept de maison connectée séduit 75% des Français, à en croire un sondage mené par le cabinet l’an dernier, qui concluait alors que « l’amélioration de la sécurité et du confort du domicile sont les premières motivations d’achat » d’équipements connectés pour la maison.
Autant de signes encourageants pour les spécialistes du secteur, dont la société toulousaine MyFox et ses caméras et alarmes connectées. Son PDG, Jean-Marc Prunet, nous en dit plus sur les perspectives d’évolution du marché.
French IoT : Comment se porte le marché de la sécurité connectée pour la maison ?
Jean-Marc Prunet : Très bien. Sur les caméras, il est en très forte croissance partout en Europe et notamment en France. Elles vont d’ailleurs contribuer à changer le marché de la sécurité. Celui des alarmes, lui, est globalement stable, voire en légère baisse. Cela correspond à une évolution du métier, avec des produits qui n’étaient plus en phase avec les attentes de la clientèle.
French IoT : Justement, quelles sont ces nouvelles attentes ?
J.-M.P. : Le consommateur veut des solutions simples et accessibles. Le besoin de sécurité n’est encore que peu comblé aujourd’hui, avec seulement 10% des foyers français qui sont équipés d’une solution de protection, quelle qu’elle soit. Le public n’était jusqu’alors pas convaincu car les produits sur le marché étaient trop compliqués, trop chers, parfois avec un abonnement obligatoire… Les solutions d’aujourd’hui sont plus simples, fiables et souvent accessibles au niveau du prix.
La clé, pour répondre aux besoins du consommateur, c’est de proposer des dispositifs qui vont au-delà de la protection contre les risques d’atteinte aux biens ou aux personnes. On a besoin de produits qui rendent des services et permettent d’être rassuré, de savoir que les enfants sont rentrés de l’école, que tout se passe bien à la maison.
French IoT : La hausse du sentiment d’insécurité explique-t-elle, à elle seule, la bonne santé du marché ?
J.-M.P. : Non, car l’intérêt est là depuis longtemps. Et si la bonne santé du marché était strictement liée à la hausse du sentiment d’insécurité, sa croissance serait encore plus forte. La raison principale, c’est le ressenti, chez le consommateur, que les produits offrent une réponse plus adéquate à leurs besoins.
French IoT : Quel est le profil de vos acheteurs ?
J.-M.P. : Nos premiers acheteurs sont plutôt des technophiles, mais sans être pour autant des geeks. Notre travail, justement, est de faire en sorte que nos produits soient installables sans aucune compétence informatique.
Il s’agit donc, surtout, de gens ouverts à la nouveauté. Et nous avons aussi des seniors : une part significative de nos acheteurs est âgée entre 50 et 70 ans.
French IoT : Quel est l’intérêt, pour vous, de proposer vos solutions connectées sur le Hub Numérique de La Poste ?
J.-M.P. : Le Hub Numérique a pour vocation d’offrir une interaction entre les différents objets connectés de la maison, pour y créer de nouveaux services. Nous nous occupons de la sécurité du domicile et nous voulons être compatibles avec le reste de ses équipements : ceux qui gèrent les ouvertures, les éclairages… Chaque usage peut ainsi être repensé pour être plus efficace. A partir du moment où les différents produits partagent leur intelligence, ils deviennent eux-mêmes plus intelligents. Et c’est une véritable conscience que la maison acquiert.
L’interopérabilité peut aussi nous ouvrir de nouveaux marchés là où elle est nécessaire. C’est le cas pour un promoteur qui travaille sur des logements connectés. L’avenir, de toute façon, c’est une maison avec un ensemble d’équipements connectés qui se parlent.
Propos recueillis par Benjamin Hay – Illustration MyFox