L’IOT en santé, “un univers en voie de consolidation”
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L’IOT en santé, “un univers en voie de consolidation”

Associé au premier programme French IoT, en 2015, Malakoff Médéric a renouvelé son partenariat cette année.

Le groupe encadre quatre start-up de l’IoT dans le secteur de la santé. Sa directrice de l’innovation, Anne-Sophie Godon, nous explique les raisons de cet engagement.

Après une première édition jugée “très positive”, Malakoff Médéric a choisi de poursuivre son partenariat avec le programme French IoT. Une deuxième mouture dans laquelle le groupe, qui assure quelques 200 000 entreprises et quatre millions de salariés, chapeaute le thématique “Santé”.

Un secteur souvent cité dans les différentes études parmi les plus prometteurs pour l’Internet des objets (IoT). Directrice de l’innovation de Malakoff Médéric, Anne-Sophie Godon explique les raisons qui poussent le groupe à s’associer cette année encore au programme.

French IoT : Pourquoi Malakoff Médéric s’intéresse-t-il à l’émergence d’un écosystème autour de l’IoT ?

Anne-Sophie Godon : Les évolutions majeures qui impactent le système de santé français imposent de passer progressivement d’une approche curative vers un modèle davantage axé sur la prévention. Il faut proposer des services aux entreprises et aux salariés. Les objets connectés, qui envahissent progressivement notre quotidien, créent de nouveaux usages. Ils nous permettent de proposer de services innovants, notamment dans le domaine de la prévention, qu’il s’agisse d’informations sur la santé ou de programmes personnalisés.

French IoT : Le groupe, déjà partenaire du programme en 2015, l’est de nouveau cette année. Pour quelles raisons ?

A.-S.G. : Parce la première édition a été très satisfaisante en termes de dynamisme avant, pendant et après le CES de Las Vegas. Le dispositif French IoT s’est professionnalisé et considérablement enrichi. On l’a vu ne serait-ce que par l’organisation du bootcamp. C’est aussi pour cette raison que Malakoff Médéric souhaite à nouveau être présent cette année. L’innovation est une démarche continue. Il faut entrer dans un écosystème et s’y impliquer, s’engager dans la durée.

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French IoT : Quel bilan avez-vous tiré de votre partenariat lors de la première édition de French IoT ?

A.-S.G. : Le bilan est extrêmement positif, dans la mesure où le programme nous permet d’accéder à un écosystème déjà structuré par La Poste. L’émulation créée au sein de l’équipe French IoT grâce à la présence de grands groupes industriels et de start-up innovantes a été extrêmement bénéfique pour nous. Ces échanges nous ont aussi permis de partager nos difficultés et nos questionnements. Notre présence au CES a également été beaucoup relayée dans les médias.

French IoT : Vous évoquez le contact avec les start-up. Que dire, justement, des interactions développées avec elles ?

A.-S.G. : Malakoff Médéric n’a pas vocation à devenir un concepteur ou un développeur d’objets connectés mais à s’allier à ceux qui les font. Nous avons ainsi reçu beaucoup de start-up et sommes sollicités une à deux fois par jour depuis un an. Beaucoup ont été  accompagnées ou orientées vers des acteurs qui pouvaient être intéressés par leur offre.

Nous réfléchissons également à en intégrer certaines à nos métiers. Par exemple, dans le cadre de French IoT, nous avons rencontré Mapwize, que nous n’avons pas sélectionnée cette année, mais que nous avons mis en contact avec nos équipes logistiques pour voir si l’on pouvait utiliser leur technologie en interne.

French IoT : La santé est souvent citée parmi les secteurs les plus porteurs de l’Internet des objets. Le constatez-vous ?

A.-S.G. :  C’est un univers en voie de consolidation. Les Français plébiscitent les actions de prévention et, ces deux dernières années, ont adopté les objets connectés et les applications mobiles de santé. Il y a une adhésion a priori mais qui ne se traduit pas encore par une consommation de masse. Le sujet est émergent.

French IoT : Quelles sont ces barrières ?

A.-S.G. : Ces objets entrent progressivement dans les usages. Les solutions réelles qu’ils apporteront au quotidien ne sont pas encore identifiées par tous. Pour autant la tendance à la personnalisation des services pour les utilisateurs sera un vecteur d’accélération.

Il faudra également veiller à démocratiser leur accès. Il ne faudrait pas que les objets connectés en santé ne bénéficient surtout qu’à ceux qui en ont le moins besoin ou qui ont les moyens financiers les plus importants. Il y a une vraie question d’accessibilité à laquelle nous sommes très sensibles.

French IoT : Le marché de la santé connectée est-il appelé à se développer rapidement ?

A.-S.G. : C’est difficile à dire. Il grandit tous les ans : les chiffres d’utilisation des montres connectées comme des applications mobile de santé ont presque triplé en un an. C’est un marché qui, même s’il ne triplera pas tous les ans, va croître extrêmement vite, à la fois sur la santé individuelle comme sur l’objet connecté qui prévient les risques dans l’environnement de travail. Nous croyons d’ailleurs beaucoup en l’émergence de ce marché qui concerne les entreprises. Mais ça reste un sujet en développement, le marché n’est pas encore mature.

Propos recueillis par Benjamin Hay – DR

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