Cinq domaines que l’IoT va révolutionner

L’Internet des objets (IoT) se retrouve partout où s’invite le connecté. Si le marché en est à ses débuts, il s’annonce néanmoins vecteur de progrès dans de nombreux domaines. Pour certains, il serait à l’origine de véritables révolutions.

L’AUTOMOBILE POUR DIMINUER LES ACCIDENTS

A partir de 2018, toutes les voitures circulant dans l’Union européenne devront être équipées du système eCall. Une technologie permettant d’appeler automatiquement les secours en cas d’accident. Ce système fonctionne via la présence d’un module M2M cellulaire embarqué dans la voiture (avec une carte SIM).
Des données telles que l’heure de l’accident, la position ou la description des véhicules pourront être transmises aux secours. La Commission européenne estime que si toutes les voitures étaient équipées d’un système eCall, jusqu’à 2 500 vies seraient épargnées chaque année en Europe et le nombre de blessés graves serait réduit de 10 à 15%.
Certains constructeurs automobiles ont déjà équipé leurs véhicules depuis plusieurs années et les données et appels recueillis sont majoritairement filtrés par les compagnies d’assurances.

LES POUBELLES CONNECTÉES POUR PROTÉGER L’ENVIRONNEMENT

Optimiser le ramassage des poubelles grâce à des bennes intelligentes est désormais possible. Pour l’instant testés à petite échelle, ces systèmes se développent petit à petit et pourraient révolutionner la gestion des déchets dans les villes.
A Nice, le « boulevard connecté » inauguré en 2013, est à l’échelle d’un quartier ce que pourrait être la ville intelligente de demain. Entre les lampadaires qui s’allument en fonction de la présence de passants et les places de stationnement disponibles qui s’affichent en temps réel sur les smartphones, se nichent des bennes à ordures connectées. Les capteurs qui y sont intégrés transmettent des données en temps réel, notamment sur le taux de remplissage. Une façon d’optimiser les tournées de collecte des déchets des villes et de mesurer de manière détaillée la pollution

UN COMPTEUR INTELLIGENT POUR CONSOMMATEUR AVERTI

Suite à une directive européenne prescrivant que 80% des compteurs domestiques devront être communicants à l’horizon 2020, ERDF a lancé le déploiement de Linky. Trois millions de foyers français seront équipés en 2016. Les consommateurs seront mieux informés sur leurs habitudes et pourront maîtriser leurs dépenses énergétiques.
Le système mis en place autour de Linky se base sur trois composantes. Le compteur qui mesure la consommation, l’intensité et la puissance de l’électricité. Linky transmet ces données à un concentrateur grâce aux Courants Porteurs en Ligne (CPL) dans des postes de distribution. Les informations y sont traitées et stockées puis transmises à un système centralisé dans une agence de supervision.
Quant à GrDF, il lance également ses compteurs communicants. 11 millions de consommateurs se verront équipés de Gazpar, pour surveiller leur consommation de gaz en temps réel.

L’HABITAT CONNECTÉ, RÉVOLUTION POUR LES PARTICULIERS

Un radiateur qui s’allume lorsque vous êtes à proximité de votre logement et s’éteint quand vous vous endormez, une porte de garage qui s’ouvre à l’approche de votre véhicule, une baignoire qui garde l’eau chaude quand vous êtes coincés dans les embouteillages… Techniquement, la maison du futur existe déjà et ses possibilités sont infinies. En pratique, l’application de l’IoT dans l’habitat en est encore à ses balbutiements : une étude du Crédoc affirme que seuls 20% des foyers français disposent d’équipements connectés.
Cette maison connectée sera vectrice de progrès en termes de gain de temps, d’économie d’énergie et de sécurité mais permettra aussi de veiller sur les plus âgés. Une plaque chauffante intelligente peut prévenir en cas d’oubli sur le « feu », des parcours lumineux s’activent la nuit pour faciliter les déplacements, il existe également des capteurs de chute pour alerter les proches ou les aidants lors des accidents.

OPTIMISER LE TRAFIC ET LA MOBILITÉ

L’IoT a déjà révolutionné notre mobilité. Du passeport numérique aux cartes de transport (type Pass Navigo à Paris) les données circulent déjà via différents réseaux. Autre révolution déjà entamée, celle de l’optimisation du trafic. Connaître les places de parking disponibles, celles de livraisons occupées ou le trafic en temps réel sont autant de données qui aident à optimiser la circulation. Cet usage de l’IoT fonctionne aussi bien à l’échelle des particuliers qu’à celle des collectivités.
A titre d’exemple la RATP qui avait déjà misé sur l’IoT pour ses clients (avec par exemple des flashcodes en 2010 sur les arrêts de bus et de tramway donnant accès à des informations sur le temps d’attente), continue d’exploiter ses données pour optimiser le trafic. Grâce au traitement du Big Data, la compagnie de bus et de métro peut anticiper les pics d’affluence, adapter ses infrastructures et optimiser son réseau. L’IoT lui permet d’intégrer un ensemble de données pour mêler à la structure de son réseau de transport un ensemble de services complémentaires (autopartage, vélo, …).

Marine Couderette