Ces villes qui ont fait le choix des plateformes citoyennes
Décryptage

Ces villes qui ont fait le choix des plateformes citoyennes

Les plateformes numériques citoyennes promettent de réinventer la démocratie. En France, de nombreuses collectivités ont déjà adopté de tels outils.

Selon le dernier Baromètre de la démocratie locale numérique, 58 % des 70 communes interrogées ont recours à une plateforme numérique de consultation pour les citoyens. Et, si les pratiques traditionnelles comme la consultation publique (70%) ou les conseils de quartier (59%) restent majoritaires, le mouvement semble enclenché puisque près de huit collectivités sur dix ont prévu de mettre en place de nouveaux dispositifs digitaux durant l’année 2019. Zoom sur cinq villes qui ont déjà tiré des bénéfices de la participation en ligne :

Mulhouse, la pionnière

Depuis 2015, la plateforme numérique « Mulhouse, c’est vous » permet aux citoyens de suivre et de voter les projets mis en débat par la ville, mais aussi de suggérer des idées (au-delà de 250 votes citoyens, toute proposition faite sur la plateforme est examinée par la collectivité). Gérée par l’Agence de participation citoyenne, une régie autonome de la ville, cet outil avait déjà permis, après un an de mise en service, de mobiliser plus de 2 500 membres sur les divers projets mis en délibération.

Strasbourg et son pacte de démocratie

Forte de sa sensibilité européenne, Strasbourg s’est dotée, en avril 2018, d’un pacte pour la démocratie où figurent entre autres les droits de participer, d’agir et d’initiative citoyenne. Prolongement concret de ce pacte, la plateforme numérique de participation citoyenne permet de créer des pétitions, de s’informer des projets mais aussi de participer au premier projet d’envergure : l’élaboration du budget participatif de la ville. Lancée à l’automne 2018, cet outil cherche encore ses marques (327 personnes ont signé le pacte, geste nécessaire pour intégrer la démarche) mais cumule déjà près de 5 000 visites.

Nantes fait dialoguer les quartiers

Le goût des Nantais pour la démocratie participative est bien connu et s’est traduit, dès 2015, par un premier site, « Nantes & Co », dont l’objectif était de fournir aux habitants de chaque quartier de la ville une interface pour débattre et se tenir informé des projets. Après quatre ans d’existence et un peu plus de 700 contributions, le site s’est transformé en véritable plateforme de dialogue citoyen. Objectif : bâtir un espace où concrétiser la volonté des édiles d’enrichir leurs décisions grâce aux contributions des citoyens. C’est aussi la vitrine des autres projets participatifs de la métropole : la cartographie collaborative (CartoQuartiers), la plateforme OpenData (750 jeux de données) et le nouveau Patrimonia, sorte de Wikipedia du patrimoine nantais enrichi par les habitants.

Toulouse en phase test

Entre les commissions de quartiers, les ateliers de concertation et les neuf conseils citoyens, Toulouse disposait déjà d’un large panel d’actions collaboratives. Depuis le mois de juillet, elle expérimente la plateforme « Je participe », pour nourrir un peu plus le débat. Car, à la différence des projets précédents, le site toulousain se veut d’abord complémentaire des autres outils. Il fédère en tous cas les acteurs de la smart city et inspire déjà des villes voisines comme Albi qui s’est dotée, à la même période, de sa propre plateforme de concertation.

Rennes valide son budget participatif

Mise en place avec le concours de la start-up spécialisée Cap Collectif (également à l’œuvre sur les projets de Nantes et Mulhouse), la Fabrique Citoyenne de Rennes se présente comme un véritable portail qui place les citoyens au cœur des décisions. Action phare, renouvelée avec succès depuis quatre ans, le budget participatif permet d’allouer chaque année 3,5 millions d’euros (soit 5% de l’investissement de la commune) à des projets proposés par les habitants. Espaces verts, mobilité, culture ou encore propreté : tout ce qui relève des compétences communales peut faire l’objet d’une suggestion. Rennes a ainsi sécurisé des pistes cyclables, posé des cendriers de rue ou végétalisé son centre-ville.

French IoT – Illustration © Lemonic – Fotolia.com

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