Business model : une flexibilité nécessaire
Interview
Tips start-up

Business model : une flexibilité nécessaire

Pour le Business Model Evangelist de Startup Palace, Charles La Fay, le développement des startups passe par l’innovation de leur business model.

Startup Palace, basée à Nantes, a été lancée il y a deux ans. Cette structure « accélère et concrétise les projets innovants d’entrepreneurs et d’organisations qui veulent changer le monde ».

French IoT a confié à Startup Palace le coaching personnalisé des start-up finalistes du concours French IoT 2017 pendant quatre à six mois, l’un des engagements forts du programme.

Charles La Fay, en dit plus sur l’importance pour les jeunes entreprises, selon lui, de montrer leur agilité même sur le terrain du business model.

French IoT : Beaucoup de programmes de coaching aident aujourd’hui les startup à grandir. Quelle est la particularité de votre accompagnement ?

Charles La Fay : Ce qui nous différencie, c’est d’abord une question d’état d’esprit. Nous sommes une des seules organisations en France à intégrer toute la chaîne de la création de valeur autour de l’accompagnement des startups et des grands groupes .

Nous avons une trentaine de salariés qui sont dans le même état d’esprit et qui utilisent les mêmes méthodologies pour faire passer notre message auprès des startups. C’est à cette condition – avoir le même langage et les mêmes objectifs – que l’on crée les meilleurs programmes d’accompagnements.

Notre expertise s’étend sur quatre domaines. Le modèle économique -comment on le challenge, comme on le disrupte…-, la technologie – analyse de l’architecture SI, méthodologie style guide -, le développement commercial et l’analyse financière – on va jusqu’à la préparation à la levée de fonds – .

Fr.IoT : Dans une interview accordée récemment, vous vous présentiez comme un « business model evangelist ». Pouvez-vous nous en dire plus ?

CLF : L’idée est simple. Aujourd’hui, dans un monde qui bouge, qui évolue, on a tendance à accorder beaucoup trop de crédit aux innovations portées par des ruptures technologiques ou d’organisation.

Or on observe de plus en plus que la clé de la réussite, c’est la différenciation portée par le modèle économique.

Nous faisons donc de l’accompagnement, de l’acculturation, des conférences, pour expliquer comment, dès le départ, une start-up est une organisation qui cherche son modèle économique, et c’est ça qui fait sa force.

Dans l’industrie une entreprise peut innover avec les mêmes salariés, avec la même chaîne de production. Mais il faut qu’elle repense son modèle économique.

>>> Lire aussi : Comment aider les start-up à prospecter ?

Fr.IoT : Les start-up qui se lancent aujourd’hui sont-elles mieux préparées que celles d’il y a cinq ou six ans ?

CLF : Nous avons perçu beaucoup d’évolutions dans la maturité des start-up qui sont venues nous voir. Et ce, bien avant le lancement de Startup Palace, il y a deux ans.

Il y a pas mal d’informations disponibles sur le net ici et là, des vidéos en ligne par exemples, des MOOC. Tout cela explique que les porteurs de projets sont aujourd’hui plus matures qu’il y a trois ou quatre ans.

Les start-up évoluent dans un monde très difficile, avec un grand nombre de concurrents qui finissent parfois par s’arrêter. Pour continuer il faut être ultra-motivés avoir de bons réflexes lorsqu’il s’agit d’aller chercher la bonne proposition de valeur pour des clients.

Dans tous les cas, on observe qu’une startup réussit parce qu’elle a des méthodes, parce qu’elle suit ses metrics, ces chiffres, qui lui permettent de tirer des conclusions pour mieux piloter son activité et développer son business.

On constate souvent après coup que pour réussir il faut aussi que les planètes produit et marché soient alignées – time to market -. Le succès est bien aussi porté par l’équipe dirigeante et la manière dont elle exécute son travail.

« A Las Vegas, montrer un premier succès »

Fr.IoT : Vendre un projet IoT aujourd’hui, est-ce comme vendre de l’informatique il y a dix, quinze ou vingt ans ?

CLF : On vend aujourd’hui moins de technique et de technologie, mais davantage de services et de confort. La technique est un peu cachée dans cet iceberg, elle devient secondaire au regard de l’expérience que l’on promet.

Fr.IoT : S’associer à un grand groupe est-il un gage de réussite pour une startup ?

CLF : Oui, s’il y a une vraie disponibilité du grand groupe. Il faut qu’il ait compris ce qu’était une startup. Les bases d’un langage commun doivent aussi être posées dès le départ de la collaboration. Dans ces conditions, cela peut-être un facteur clé d’accélération pour une startup.

En particulier le grand groupe peut servir de terrain d’expérimentation. Il peut donner des outils, des moyens ou même l’accès à des clients .

Fr.IoT : Le CES de Las Vegas (9-12 janvier 2018) approche à grands pas. Avez-vous un conseil à donner aux start-up qui y exposeront leurs innovations ?

CLF : Les startups qui vont se faire remarquer sont celles qui seront capable d’y aller avec l’embryon d’une première traction – succès -. Il faut montrer quelque chose de plus que son produit pour être attractif, sans ça, le voyage est moins utile

Quand elle est allée au CES, la startup 10-Vins avait déjà par exemple pas mal de précommandes de sa divine.

French IoT – Illustration Pixabay.com/rawpixel
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