A Toulouse, l’IoT est roi 
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A Toulouse, l’IoT est roi 

À Toulouse, l’IoT est roi

La ville rose est le siège de l’IoT Valley, une structure qui mélange start-up et grands groupes pour tirer le meilleur parti des pépites de l’Internet des Objets. Le secteur est amené à peser des milliards d’euros dans les années à venir.

Certains changements ont une symbolique plus forte que d’autres. En mars 2015, la TIC Valley, installée à Labège, au sud-est de Toulouse, prenait le nom d’IoT Valley. La structure, lancée six ans plus tôt et dédiée aux nouvelles technologies en général, se recentrait alors sur l’Internet des Objets. Aujourd’hui, sur 7 100m², dans d’anciens locaux du groupe pharmaceutique Pierre Fabre, se joue peut-être un bout de l’avenir industriel de la France. On y couve trente start-up de l’IoT, dans des secteurs d’activité aussi variés que le transport, la maintenance ou la santé.

Cette structure, financée à 80% par des investissements privés, bénéficie du soutien de grands groupes tels que Samsung, Sigfox, AG2R ou la SNCF. Certains d’entre eux y possèdent même un bureau. « Avec trois ou cinq salariés, mais ce n’est pas anodin, explique Bertran Ruiz, l’un des responsables des lieux. Nous avons 35 entreprises présentes autour de nos start-up, avec des CDO qui viennent boire le café avec elles, pour discuter et les aider. » Dans ces couloirs, qui abritent 300 salariés, on cultive l’idée d’une initiative « portée par des entreprises, pour des entreprises ».

Ici, les start-up ont droit à un an d’hébergement gratuit. Le programme d’accélération, lui, dure neuf mois. A chaque parcours son rythme. « Plusieurs d’entre elles sont en train de lever des fonds, d’autres finissent leurs prototypes, d’autres ont déjà de gros deals », rapporte Bertran Ruiz. Toutes bénéficient d’un suivi –très- régulier, quel que soit leur degré de développement : « On fait le point avec elles sur leurs problèmes tous les quinze jours et chaque mois, on fait un point plus poussé ».

« Une grande mutation industrielle »

Il faut dire que les jeunes pousses ont du pain sur la planche. Le marché de l’Internet des Objets, selon les estimations du cabinet IDC, pourrait peser 1 700 milliards de dollars de chiffre d’affaires en 2020. Du côté de Toulouse, on ne cache pas ses ambitions. «  On ne veut pas louper l’opportunité que représente l’IoT, qui sera une grande mutation industrielle, affirme Ludovic Le Moan, PDG de Sigfox et cofondateur de l’IoT Valley. On n’a pas cru dans le Minitel, puis on a démarré trop tard sur Internet. Cette fois, si on prend l’enjeu très tôt, on peut tirer les marrons du feu de ce qui sera un marché gigantesque, plus grand que l’Internet lui-même et qui se chiffrera en milliards d’euros en comptant les objets et les services ».

Le marché en est encore à ses balbutiements en France. Hors smartphone, 35% des Français possèderaient au moins un objet connecté, selon un sondage OpinionWay paru il y a quelques semaines. Pour Ludovic Le Moan, « leur place est encore faible dans le quotidien des Français, car le marché n’est pas encore rentré dans les volumes ». Le PDG de Sigfox estime que ce n’est qu’une question de temps : «  Les grands changements technologiques parviennent au grand public cinq ans après, comme pour Internet. Sur l’IoT, qui s’industrialise depuis deux ans, on commencera à voir le grand public s’intéresser vraiment aux objets connectés d’ici trois à quatre ans ».

Pour l’heure, l’IoT Valley ne cesse de grandir. Elle qui vient de s’étendre de 2 100m² doit atteindre les 10 000m² d’ici janvier 2017. A la même date, ses effectifs auront bondi (de 300 à 450 salariés). La structure a vu le chiffre d’affaires de ses membres grimper de 25% en cinq ans (hors Sigfox). En termes de levées de fonds, « on va lever plus d’argent cette année que lors des cinq dernières », confie Bertran Ruiz. Des start-up de Paris et de Lyon ont manifesté le souhait de venir s’installer à Toulouse, où bat le cœur de l’Internet des objets et des services. Preuve, pour ses dirigeants, « que l’écosystème est sain » et plein d’avenir.

Benjamin Hay – Illustration © IOT Valley

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