Chambéry, zone-test pour les nouvelles technologies
Décryptage

Chambéry, zone-test pour les nouvelles technologies

En 2017, l’agglomération du Grand Chambéry a mis en place un réseau LoRa afin de lancer différentes expérimentations. Objectif : adapter le territoire aux nouveaux usages connectés.

Lorsque le Grand Chambéry lance la démarche « Territoire connecté », il y a cinq ans, l’IoT n’est qu’une composante parmi toute une série de projets dans le secteur numérique. À côté de la plateforme open data, des services administratifs en ligne ou du site internet de l’agglomération, les objets connectés prennent vite une place centrale dans le dispositif. « Tout le monde veut faire de sa ville une « smart city », mais en avançant sur la question, nous avons acquis la certitude qu’il fallait d’abord construire des infrastructures afin de pouvoir ensuite accueillir des usages », explique Aloïs Chassot, conseiller délégué en charge du territoire connecté et de l’économie numérique pour le Grand Chambéry. Différents voyages en Italie ou au Québec achèvent de convaincre les élus que l’expérimentation est la clé du succès.

>>> Lire aussi : Nos ordinateurs, source de production d’énergie

Cinq bornes LoRa

Pour pouvoir développer le plus grand nombre de cas d’usages, le territoire opte pour le réseau LoRa, plus ouvert que celui de ses concurrents. Après quelques mois de tests concluants sur des modèles d’occasion, la ville installe cinq bornes neuves avec le soutien de l’entreprise Requea. « Ces équipements permettent de couvrir une zone suffisante pour expérimenter un maximum d’usages. Cela n’empêche pas d’imaginer que, dans des cas spécifiques, on puisse ajouter une borne supplémentaire », poursuit Aloïs Chassot.

Les premiers tests commencent avec le service des eaux qui met à l’épreuve, pendant un an, différents capteurs afin de mesurer la consommation des clients ou de repérer les fuites sur le réseau. L’essai est probant et l’agglomération a immédiatement lancé le déploiement de compteurs connectés, au rythme de 5 000 par an, afin de couvrir l’ensemble du réseau et d’offrir aux habitants du territoire une mesure fiable, en temps réel, de leur consommation d’eau.

Terrain de jeu pour les porteurs d’innovation

Depuis, les expérimentations se poursuivent sur bien d’autres usages comme la mesure de la pollution sonore, l’éclairage public, le stationnement, les îlots de chaleur ou la collecte des ordures. À chaque fois la méthode est la même : « On teste sur un périmètre ciblé et, si ça fonctionne, on déploie à grande échelle sur le territoire. » Selon la complexité des enjeux, chacun de ses tests dure entre six mois et un an.

Afin de densifier sa démarche et de fédérer un écosystème alpin très dynamique, Chambéry s’est doté d’un autre outil : le challenge AcAmpa. « Pour avancer dans le développement de solutions, les entreprises ont besoin d’expérimenter. Ce concours permet aux candidats, start-up ou grands groupes, de proposer des projets et de venir les tester sur notre réseau », détaille Aloïs Chassot. Libre à eux, une fois l’essai réalisé, de le déployer à Chambéry ou ailleurs. L’agglomération espère bien, ainsi, montrer que les Alpes constituent une terre d’innovation. Son réseau et sa démarche inédite attirent en tout cas l’attention d’autres territoires français, bien décidés eux-aussi à passer par l’expérimentation pour offrir des solutions efficaces à leurs administrés.

>>> Aller plus loin : Comment la technologie optimise les secours

French IoT – Illustration Shutterstock.com

Partager