Voiture autonome : le vrai du faux
French IoT démêle pour vous le vrai du faux, dans ce monde digital qui avance à toute vitesse et où il n’est pas toujours simple d’y voir clair. Aujourd’hui : tout ce qu’il faut savoir sur l’arrivée du véhicule autonome.
La voiture autonome est déjà au point
VRAI et FAUX
Tout dépend du niveau d’autonomie dont on parle. Il en existe cinq, le plus élevé étant celui où le conducteur n’a plus aucune influence sur la machine. Actuellement, les constructeurs ont atteint le niveau « 3 » où le conducteur peut, dans certaines situations, déléguer la conduite à l’ordinateur de bord, tout en devant rester capable de reprendre les commandes à n’importe quel moment. Certains modèles, comme la Waymo de Google, disposent de ces fonctions. Cette année, Mercedes espère créer l’évènement au salon de Francfort (19 au 22 septembre) où elle présente « ESF 2019 », un prototype annoncé comme la première voiture autonome de niveau « 4 ».
Elle peut circuler sur n’importe quel axe routier
FAUX
Si les Conventions de Vienne, qui régissaient les règles de circulation routière dans les États membres des Nations Unies depuis 1968, ont été modifiées afin d’autoriser la circulation des véhicules autonomes, les législations locales évoluent au compte-gouttes. Aux États-Unis, seuls une dizaine d’États ont autorisé les véhicules autonomes à circuler. En France, le cadre réglementaire ne permet pas de faire rouler des voitures autonomes sur les voies dites « ouvertes », mais une ordonnance de 2016, mise à jour en 2019 avec la loi Pacte, autorise la délivrance d’autorisations pour des expérimentations.
Des expérimentations sont en cours partout en France
VRAI
Depuis 2016, la France accélère sur ce sujet afin de ne pas rester à la traîne d’autres grandes puissances. Des tests en conditions réelles ont ainsi été effectués avec la Valeo Drive4U®, lors du salon de l’auto 2018, à Paris. En avril dernier, le ministère des Transports a également désigné seize lauréats dans le cadre de son appel à projets Expérimentation de Véhicule Routier Autonome (Evra). Bus, véhicule particulier, transport de marchandise : un million de kilomètres devrait avoir été parcouru sur tout le territoire d’ici 2022, pour un investissement total de 200 millions d’euros (dont 42 provenant de l’État).
>>> Lire aussi : Automobile et IoT, le mariage de raison
Elle aiguise l’appétit des constructeurs
VRAI
Il suffit de dérouler la longue liste de fusions et de rapprochements autour de cette question pour mesurer l’intérêt des constructeurs automobiles. BMW et Daimler cette année, mais avant eux Volkswagen, Ford et Microsoft et, bientôt (peut-être) Waymo et Renault-Nissan : tous les ténors du secteur ont mis en route ou préparent un projet autour du véhicule autonome. Une question d’opportunité autant que de survie pour une industrie qui ne veut pas prendre le risque d’être dépassée par Google et sa filiale Waymo, déjà en pôle-position sur la question.
Elle fera disparaître le permis de conduire
FAUX
En tout cas, pas dans l’immédiat, ni même dans les prochaines décennies. Actuellement, même au niveau « 4 » d’autonomie, le conducteur doit être capable de reprendre la main sur son véhicule, ce qui nécessite une maîtrise précise des règles de conduite. Seul le niveau « 5 » pourrait signer la fin du conducteur, mais il y a fort à parier que, là encore, la connaissance des règles de conduite sera nécessaire. Et, si le Code de la route va nécessairement évoluer avec l’arrivée de ces véhicules d’un nouveau genre, le précieux sésame devrait rester en vigueur, sous une forme plus adaptée à la conduite déléguée.
French IoT – Illustration Shutterstock.com