Ces secteurs qui profiteront le plus de l’IoT
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Ces secteurs qui profiteront le plus de l’IoT

L’Internet des Objets (IoT) s’immisce dans tous les domaines d’activité. Mais certains secteurs en profiteront plus que d’autres, aussi bien en termes d’efficacité, d’économies ou de productivité.

L’Internet des Objets (IoT) est souvent annoncé comme « la nouvelle révolution digitale », aussi importante qu’Internet. Certains y voient des applications permettant de faire des économies considérables. C’est le cas du cabinet international A.T.Kearney, qui a axé son étude annuelle consacrée au High Tech en Europe, sur l’IoT. Il en ressort que cette technologie a un potentiel économique de près de mille milliards d’euros d’ici à 2025, à l’échelle européenne. A condition de miser sur les bons secteurs. Parmi eux, cinq activités stratégiques représenteraient, à elles seules, près de 865 milliards d’économies en développant l’IoT.

Le matériel industriel : enjeu majeur de l’IoT

Bien plus que dans les objets connectés grand public, l’enjeu de l’IoT se trouve au niveau de l’industrie. Selon une étude de l’institut McKinsey* les industries, occuperont 70% du marché de l’IoT en 2025.

Le potentiel est important : en Europe, on compte plus de 230 000 usines et 2,3 millions de machines industrielles pour un coût de production total de près de 3 000 milliards d’euros. Plus le matériel industriel devient connecté, plus la productivité augmente et le coût de production diminue. Le cabinet A.T.Kearney estime à  5% le gain de productivité à l’échelle européenne, soit 130 milliards d’euros supplémentaires d’ici 2025.

Cette industrie du futur, ou industrie 4.0, est déjà concrète. De nombreux fabricants misent sur le numérique pour analyser les données de leurs produits et en améliorer les performances.

Le transport : optimiser l’usage des véhicules et la mobilité

Connecter les véhicules entre eux et traiter, en temps réel, les données recueillies permettrait d’éviter les embouteillages et de proposer des alternatives à la construction de nouvelles routes pour désengorger le trafic. Cela vaut aussi bien pour les particuliers que pour les transports publics.

Le changement est déjà amorcé : à partir de 2018, toutes les voitures circulant dans l’Union européenne devront être équipées du système eCall, une technologie permettant d’appeler automatiquement les secours en cas d’accident. La Commission européenne estime que si toutes les voitures étaient équipées de ce système, jusqu’à 2 500 vies seraient épargnées chaque année en Europe et le nombre de blessés graves diminuerait de 10 à 15%. Le cabinet A.T.Kearney estime que le coût des accidents en Europe (d’environ 120 milliards d’euros d’ici dix ans) pourrait baisser en multipliant les capteurs et les assistants de conduite.

Du côté des transports publics, la collecte de données permet, par exemple, de faire correspondre le parcours d’un bus et sa fréquence avec les besoins des passagers, de quoi réduire de 10% les temps de trajet. En France, la RATP mise depuis plusieurs années sur l’IoT. Avec le traitement de l’ensemble de ses données (big data), elle anticipe les pics d’affluence et adapte ses infrastructures pour optimiser son réseau.

La santé : prévenir les maladies et soigner à domicile

L’IoT impacte fortement le secteur de la santé, notamment au niveau du contrôle des maladies chroniques. Ces dernières sont les premières causes de mortalité au monde et représentent 60% des décès selon l’Organisation mondiale de la santé. Les défenseurs de la e-santé le répètent régulièrement, l’IoT permet de mieux contrôler les maladies comme le diabète, l’asthme ou une hypertension artérielle. Qu’il s’agisse de pilulier connecté, de télémédecine ou de suivi médical en ligne, toutes ces applications concrètes aident à une meilleure prise en charge du patient.

Quant à la multiplication des appareils pouvant mesurer l’activité, les signes vitaux et les mouvements des personnes, elle aide à détecter certaines maladies en amont. Un bracelet électronique qui mesure les tremblements peut alerter des premiers signes de la maladie de Parkinson, par exemple.

En ce qui concerne l’enjeu économique, remplacer les hospitalisations par des conseils médicaux connectés entrainerait une diminution du coût des soins de 40% en Europe (soit une économie de 17 milliards d’euros). Le gaspillage de médicaments (66 milliards d’euros selon IMS Health**), pourrait être réduit de 80% grâce aux objets connectés contrôlant la consommation, selon les spécialistes.

La domotique : gains écologique, énergétique et préventif

Selon l’étude, 35% des foyers pourraient économiser 15% de leurs coûts énergétiques à travers un meilleur suivi et contrôle de leur consommation. En pratique, ce peut-être une climatisation ou un chauffage connecté qui s’active en fonction des besoins et de la présence des individus. Ou encore un compteur intelligent qui informe de sa consommation en temps réel.

Autre aspect, la maison connectée est aussi synonyme de plus de sécurité. Aussi bien en termes de prévention (alarmes incendie connectées), d’alerte en cas d’infraction ou d’assistance aux personnes âgées vivant seules (sol intelligent qui prévient en cas de chute).

Le chemin est encore long, en France : une étude du Crédoc affirme que seuls 20% des foyers disposent d’équipements connectés.

La distribution, le commerce et la vente en gros

L’IoT a aussi son rôle à jouer dans la logistique, la gestion des inventaires et l’expérience d’achat. Les économies en termes de logistique sont estimées à 10% (10 milliards d’euros) à l’échelle européenne d’ici dix ans. Un étiquetage intelligent, relié à des étagères connectées, permet d’améliorer la transparence et le suivi d’inventaire. Ceci entraîne des bénéfices puisque les produits disponibles sont visibles instantanément et les pertes sont évitées.

Pour les revendeurs ayant une grande variété de produits, comme les pharmaciens ou les libraires, avoir un commerce connecté prend tout son sens, plus besoin de fouiller dans les étagères pour retrouver un produit. De nouveaux magasins voient le jour, avec des systèmes reliés au smartphone créant une  expérience d’achat différente (paiement automatique, self-service…).

Marine Couderette – © duskojovic – Fotolia.com

*« Unlicking the potential of the Internet of Things », McKinsey Global Institute, Juin 2015

** Entreprise de conseil dans le secteur pharmaceutique

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