Pourquoi la France pourrait bénéficier de la croissance de l’IoT
L’Internet des objets devrait connaître une croissance fulgurante ces prochaines années. La France et son vivier de start-up ont une carte à jouer sur un marché programmé pour peser 1 700 milliards de dollars dans le monde d’ici 2020.
Les estimations, quelles qu’en soient la source, vont toutes dans le même sens : l’Internet des objets (développement des réseaux et objets connectés) est amené à être l’un des principaux leviers économiques de ces prochaines dizaines d’années. Pas moins de 30 à 212 milliards d’objets pourraient ainsi être connectés à un réseau dans le monde d’ici 2020, selon différentes sources citées dans un rapport de l’Institut Montaigne, publié en cours d’année. Pour le cabinet IDC, à la même échéance, le marché de l’IoT devrait générer 1 700 milliards de dollars sur la planète.
Ce que l’Institut Montaigne qualifie de « troisième révolution technique de l’histoire moderne » doit se traduire par « un changement complet de système technique » qui influence « toute la société ».
La France possède déjà quelques fleurons dans le domaine (Sigfox ou Withings, entre autres). Le potentiel économique de l’Internet des objets dans le pays s’élève à 138 milliards d’euros en 2025, selon l’Institut Montaigne, poussé par l’essor du big data et des objets connectés. L’effet de levier ainsi entraîné aurait des répercussions sur l’économie française « qui pourraient atteindre les 3.6% de PIB à l’échéance 2020 et environ 7% en 2025 », détaille le rapport de l’Institut.
Et tout reste encore à faire : pour l’heure, les objets connectés ne pèsent « que » 150 millions d’euros en France, selon les chiffres du cabinet Gfk (soit 1% du total des ventes d’équipements high-tech dans le pays). Deux milliards d’objets connectés devraient être vendus en France d’ici 2020, à en croire ses prévisions.
DE L’EMPLOI AUSSI
Au-delà de la dimension économique, l’Internet des objets devrait également avoir un impact sur le marché de l’emploi, avec 36 millions de professionnels de l’informatique qui travailleront dans le monde en 2020 grâce à sa croissance, selon des chiffres du cabinet IDC publiés l’an dernier.
Là encore, le rapport de l’Institut Montaigne relève que la France « dispose d’écoles de formation reconnues en mathématiques et d’une forte expertise dans certains domaines comme la sécurité et la normalisation ». Au dernier trimestre 2014, le numérique concernait 10 000 offres d’emploi dans le pays. Un rapport publié par France Stratégies en juillet 2014 faisait également état d’environ 90 000 emplois d’ingénieurs en informatique et télécommunications qui seront créés entre 2012 et 2022.
Le numérique représentait 5.5% du PIB de la France en 2014 et contribuait pour 25% à la croissance de son économie, selon les chiffres du cabinet McKinsey.
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