Objets connectés : renforcer la prévention des pannes
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Objets connectés : renforcer la prévention des pannes

Concepteurs et développeurs d’objets connectés s’emploient à réduire les risques de pannes, inhérents à toute technologie nouvelle. Un enjeu de taille, tant le moindre petit incident peut donner une impression globale de manque de fiabilité chez le consommateur, explique un spécialiste.

En 2017, le marché français des objets connectés a pour la première fois franchi la barre du milliard d’euros de chiffre d’affaires, selon le cabinet Gfk. Une donnée qui démontre un intérêt croissant des Français pour ces nouvelles technologies. Indirectement, elle rappelle aussi l’importance de la question de la fiabilité de ces objets « grand public » dans la mesure où, à l’image du smartphone il y a quelques années, ils se diffusent à vitesse grand V dans le quotidien de la population.

En août dernier, la société Dynatrace, spécialisée dans le monitoring des applications et service IoT, dévoilait ainsi les résultats d’une étude* sur l’utilisation des objets connectés. Résultat : sur 10 000 consommateurs interrogés à travers le monde, parmi les 52% de répondants qui déclarent utiliser des dispositifs IoT, 64% ont déjà rencontré des problèmes de « performance ».

« Il s’agit surtout de ressenti, où l’on constate que beaucoup de gens pensent que les objets connectés vont, au moins une fois, rencontrer une panne », détaille Eric Maillard, consultant expert en Performance Applicative chez Dynatrace. Une crainte qui ne se retrouve pas forcément dans la réalité de l’utilisation des technologies connectées, où les incidents techniques seraient moins nombreux que ne peut le penser le consommateur, qu’il possède un objet connecté ou non.

Dynatrace propose un outil qui vise à simplifier le monitoring et l’exploitation des écosystèmes multi-cloud complexes, « qui marche très bien » aux Etats-Unis et en France. Pour son consultant, c’est le signe « qu’il faut davantage anticiper les pannes et y répondre plus vite car les applications sont directement au contact des gens. Or le niveau d’exigence du consommateur augmente », en particulier vis-à-vis de nouvelles technologies « où il est habitué à ce que tout aille toujours plus vite et fonctionne. Pour lui, l’objet connecté doit être tout de suite performant et fiable ».

Dans le détail, 84% des consommateurs interrogés dans le cadre de l’étude déclarent qu’ils « n’utiliseront pas de voiture autonome par peur de panne logicielle », ou encore 83% craignent de « perdre le contrôle de leur maison intelligente à cause de problèmes de performance digitale ».

« Les consommateurs signalent déjà des problèmes dans divers domaines : applications médicales, compteurs intelligents, serrures connectées, assistants personnels virtuels, thermostats et réfrigérateurs intelligents. Leur confiance a été entamée et ils ne toléreront plus de mauvaises expériences. Pourtant, l’ère de l’IoT n’a pas atteint son plein potentiel et ne fait que commencer », ajoute Eric Maillard.

Architectures complexes

Sur un marché des objets connectés en pleine croissance en France (+33% de ventes dans l’Hexagone l’an dernier, selon le cabinet Gfk), l’image d’un service ou d’un produit peut se dégrader très vite, même avec une panne de quelques heures. « La technologie est là, les réseaux de communication entre devices IoT et serveurs centraux se sont fiabilisés au fil des années, la problématique porte encore parfois sur le logiciel lui-même, développe le consultant. Dans l’Internet des objets, on doit développer et mettre rapidement sur le marché, car la concurrence est rude. Et, parfois, on va un peu vite et on s’expose à des pannes ou des erreurs sur l’aspect logiciel. »

Les architectures sont complexes, entre clouds et fournisseurs multiples.  « L’architecture informatique et la chaine de liaison associée à chaque appareil connecté sont extrêmement complexes. Alors que les entreprises doivent déjà faire face à la complexité du cloud, les IoT amplifient ce phénomène avec les capteurs, les quantités importantes de nouvelles données et les architectures dynamiques basées sur les conteneurs. », confirme Eric Maillard.

Selon le cabinet IoT Analytics, dans le monde, le déploiement de l’Internet des objets représente une opportunité de marché de 151 milliards de dollars pour l’année 2025.

*rapport, commandé par Dynatrace, qui se base sur un sondage en ligne menée par Opinium Research auprès de 10 002 répondants, dont 2 000 au Royaume-Uni, 2 000 aux États-Unis et 1 000 en France, en Allemagne, en Australie, au Brésil, à Singapour et en Chine. L’enquête est composée des réponses de 4 796 hommes et 5 206 femmes adultes, regroupés selon les tranches d’âge suivantes : 18-34 ans, 35-54 ans et 55 ans et plus.

Benjamin Hay – Illustration Pixabay.com

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