Ces champions français de l’IoT
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Ces champions français de l’IoT

A l’occasion du CES 2016, à Las Vegas, présentation de quelques-uns des poids lourds français de l’Internet des objets. Qu’il s’agisse de créateurs de réseaux ou d’objets.

 

SIGFOX, LE RÉSEAU BAS-DÉBIT QUI MONTE

L’histoire d’une ascension fulgurante. En six ans, cette entreprise toulousaine -dont les locaux sont à Labège, en périphérie de la ville rose- est passée du statut de start-up à celui d’acteur mondial de l’Internet des objets. Sur un secteur qui pourrait peser jusqu’à 500 millions d’euros en France l’an prochain (source Xerfi), Sigfox a su conquérir le monde avec son réseau bas-débit destiné aux objets connectés et aux connections machine-to-machine (M2M), moins coûteux et énergivore que ses alter ego haut-débit.
Présente dans dix pays européens (dernièrement l’Italie et l’Irlande), la solution Sigfox ambitionne désormais de s’attaquer -rien de moins- aux marchés de l’Amérique du nord. Plusieurs grandes villes des Etats-Unis devraient ainsi être couvertes dans la première moitié de l’année 2016.
A noter que le réseau bas-débit de Sigfox a été choisi dernièrement pour transmettre les données du compteur connecté mis en place par la société Sogedo, numéro quatre de la distribution d’eau, présente dans dix-sept départements.
Titulaire d’une trentaine de brevets internationaux, Sigfox vise une introduction en bourse (au Nasdaq) d’ici 2017.

 

CITYZEN SCIENCES, LE TEXTILE CONNECTÉ

Cette société lyonnaise spécialisée dans la conception et le développement de textiles connectés a vu le jour en 2008. Ses produits, pas encore accessibles au grand public, sont pour l’instant portés uniquement par des sportifs de haut niveau, sous contrat avec des clubs partenaires de Cityzen Sciences (le Stade Toulousain au rugby, l’ASVEL au basket ou l’AS Saint-Etienne pour le foot).
L’innovation consiste en des capteurs présents dans la fibre textile des vêtements, capables « d’effectuer le monitoring d’individus », explique l’entreprise sur son site. Le porteur peut ainsi suivre ses performances en temps réel ou en différé sur son smartphone (distance parcourue, température du corps…). Son produit phare est le D-Shirt (pour « digital t-shirt »), présenté au CES de Las Vegas en 2015, évènement lors duquel l’entreprise a reçu le prix de l’innovation (pour le D-Shirt et un cuissard connecté pour cyclistes).
Cityzen Sciences, qui a déjà signé un accord de partenariat avec le géant nippon du running Asics pour commercialiser ses produits, envisage déjà d’élargir sa gamme de vêtements connectés (sous-vêtements féminins, tissu des sièges auto ou d’avion…). Elle a annoncé dernièrement la création de la marque Smoozi, en vue d’une commercialisation de ses produits au grand public dans le courant de l’année 2016.

 

OLEDCOMM, INTERNET PAR LA LUMIÈRE

C’est dans l’ouest parisien -à Vélizy, dans les Yvelines- que la société Oledcomm a été créée en 2012 par deux enseignants-chercheurs de l’Université de Versailles/Saint-Quentin. Elle est l’une des pionnières en matière de Li-Fi, une technologie qui permet de faire passer le flux Internet par la lumière des ampoules LED. L’avantage : l’absence d’ondes et d’interférences ; l’inconvénient : une portée plus réduite. Quoiqu’il en soit, la révolution est en ordre de marche, avec quelque 2 000 dispositifs qui ont déjà été installés par l’entreprise, en particulier dans des lieux publics. Des partenariats ont également été noués avec EDF ou la SNCF.
Oledcomm, qui compte une trentaine de salariés, réalise un chiffre d’affaire d’un million d’euros environ, a levé pour deux millions d’euros de fonds afin de développer sa technologie. Elle a notamment obtenu deux distinctions, celles de « Jeune Entreprise Innovante » et le label Pass French Tech.
Son objectif, devenir d’ici trois ans le leader mondial de la technologie Li-Fi à l’international. Une aspiration qui dépendra du succès des ampoules LED.

 

WITHINGS, LA SANTÉ CONNECTÉE

Le grand public a découvert Withings grâce à ses publicités à la télévision, il y a un peu plus d’un an. Cette société dédiée au développement d’objets connectés en lien avec le monde de la santé existe pourtant depuis 2008. Des années ont été nécessaires pour mettre au point ses produits stars, de la balance à la montre connectée, en passant par un tensiomètre. De quoi glaner quelques partenariats remarqués au passage (Spotify, Runtastic…).
Withings propose aussi une solution dédiée à l’amélioration de la santé des salariés, vantant les mérites de ses gains pour les employeurs.
L’entreprise réalise aujourd’hui bien plus de la moitié de ses ventes hors de France, dans une cinquantaine de pays (avec une forte activité aux Etats-Unis).

 

MATOOMA, LE RÉSEAU MUTILOPÉRATEURS

On trouve aujourd’hui des cartes SIM dans une multitude d’objets du quotidien (cartes de paiement, horodateurs…). C’est sur ce créneau que Matooma développe depuis 2012 sa solution pour connecter les objets entre eux. L’innovation consiste à intégrer un scanner dans la carte SIM de l’objet, lui indiquant alors les meilleurs réseaux disponibles, partout dans le monde. A l’origine, il s’agissait de passer par le réseau des opérateurs (des partenariats ont été noués avec Bouygues, SFR et Orange). Il y a quelques semaines, Matooma annonçait le lancement de MatooWan, un réseau sécurisé, qui relie l’objet au serveur du client, garantissant la confidentialité des informations qui y circulent, selon ses créateurs.
La société, originaire de Montpellier, compte plus de 600 clients dans des secteurs aussi variés que la santé, l’industrie ou la sécurité. Lauréate du Pass French Tech au mois de juin, son chiffre d’affaires tourne autour de 2,5 millions d’euros.

 

NETATMO, AS DU CONNECTÉ AU QUOTIDIEN

Ce créateur d’objets connectés s’est fait connaître grâce à sa station météo, qui mesure divers éléments de l’environnement (température, humidité qualité de l’air…). Il l’a d’ailleurs récemment enrichie d’un anémomètre, qui calcule notamment la vitesse du vent. Netatmo, c’est aussi un thermostat connecté, qui propose -entre autre- de contrôler le chauffage de sa maison grâce à son smartphone.
Depuis juin, c’est encore une caméra à reconnaissance faciale, capable de prévenir les parents bloqués au bureau que leurs enfants viennent de rentrer à la maison.
La start-up, qui a réalisé sa première campagne publicitaire à l’automne, emploie une centaine de personnes. Elle a récemment annoncé la levée de 30 millions d’euros de fonds, afin de poursuivre sa croissance. Netatmo table sur la sortie d’un à deux nouveaux produits connectés par an. A noter qu’à cette occasion, le groupe Legrand a fait son entrée au capital de Netatmo, dont la majorité reste détenue par les fondateurs et des salariés.

Benjamin Hay – Capture d’écran Withings

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