Biométrie vocale : emprunter la voie de l’authentification
Biométrie vocale
Décryptage

Biométrie vocale : emprunter la voie de l’authentification

La biométrie vocale, ou plutôt devrait-on parler d’authentification vocale, est le champ technologique qui développe des applications servant à certifier l’identité d’une personne via sa voix.  

Jamais la même, ni tout à fait une autre

Qui le matin au réveil après une soirée de concert, de fête ou tout simplement un rhume, n’a pas joué avec sa voix éraillée, cassée, plus grave plus aigüe, voire totalement méconnaissable ?  

Les progrès rapides du secteur font que nous sommes désormais très loin du commandant Mitchell qui ne peut pas s’identifier à cause d’un rhume.*

Désormais, le commandant Mitchell, enrhumé ou non, devient de plus en plus facilement reconnaissable par les machines dont c’est la vocation.  

« La voix étant loutil principal que nous utilisons pour communiquer, elle représente une manière naturelle de sidentifier, non intrusive, facile à seffectuer à distance, sans contact physique ni d’équipement réellement spécialisé, explique Florent Van Calster, co-fondateur de Whispeak. Si la reconnaissance des empreintes digitales ou de liris étaient autrefois beaucoup plus précises, aujourd’hui, la progression de la fiabilité de l’authentification vocale et surtout sa simplicité dimplantation en font une mesure didentification parfaitement acceptable dans de nombreux contextes dapplication. A condition, bien sûr, d’avoir donné à la machine tous les éléments pour qu’elle apprenne et reconnaisse qui parle. » 

La grande variété des applications possibles 

Si l’essentiel des applications se trouve dans les secteurs financiers ou de sécurité, elles sont néanmoins bien plus diverses et concernent tous les secteurs possédant des processus d’authentification. Il est fort probable que nous ne connaissions pas encore les usages que nous en ferons demain, mais d’ores et déjà, sans que cette liste soit exhaustive, l’authentification vocale sert entre autres à : 

  • Permettre l’accès à un site web, à un compte-client, etc.  
  • Réinitialiser un mot de passe 
  • Accéder à des locaux protégés, déverrouiller un dispositif (téléphone par exemple) 
  • Reconnaître les divers intervenants dans une émission radio, télé, la retransmission d’un meeting, la retranscription d’une conférence, par leur voix pour retrouver le contenu de leur intervention facilement 
  • Valider des transactions avec une authentification multi facteurs incluant la biométrie vocale 
  • etc. 

Les limites en passe d’être surmontées 

Les freins rencontrés sont peu nombreux mais présentent des problématiques importantes, dont le coût élevé des recherches, ou la sécurisation des données.  

« La protection de la vie privée dès la conception, le privacy by design, s’intéresse à la protection des données à toutes les étapes du développement du site, de l’application ou du service et la mise en place de fonctions d’effacement, pour garantir aux utilisateurs qu’ils vont bien garder le contrôle de leurs données. Elle est particulièrement importante pour la biométrie, car on ne peut pas changer une caractéristique biométrique compromise, contrairement à un mot de passe.  Les services d’authentification de Whispeak ont fait l’objet d’une telle conception et utilisent des systèmes de cryptage et de certification de sorte que la voix des utilisateurs ne puisse être utilisée qu’avec leur consentement et que ce consentement soit révocable, poursuit Florent Van Calster. » 

Le domaine de la biométrie vocale évolue particulièrement vite. Les recherches ont déjà permis la détection de facteurs imperceptibles à l’oreille humaine mais qui permettent à une machine non seulement de reconnaître une voix mais de différencier si elle provient directement d’un humain ou d’une bande enregistrée. Ce qui nous amène à l’obstacle le plus compliqué à surmonter : le deep fake. Si la machine est désormais capable de reconnaître avec fiabilité si une voix est humaine ou reconstituée, nous ne sommes pas toujours capables, face à la perfection de la technologie de reconnaître une voix contrefaite de la voix originale. Faudra-t-il alors faire confiance aux machines pour analyser plus finement encore que ce que nos oreilles sont capables de reconnaître ? 

Le champ des possibles et de la sécurisation est infini ! Mais qui sait, peut-être bientôt démarrerons-nous notre voiture autonome sans clé ni code, mais à la voix, et mieux encore, voyagerons-nous de pays en pays sans papier, avec comme seule preuve d’identité notre voix. A vos start-up ! 

Reconnaissance vocale vs authentification vocale 

Si la reconnaissance de la parole sert à déchiffrer ce qui est dit dans un enregistrement sonore, la reconnaissance du locuteur (ou biométrie vocale) cherche à savoir qui l’a dit. 

Pour être complètement exact, biométrie est un terme utilisé par extension, car la voix n’est pas une caractéristique physique aussi fixe ni aussi mesurable avec constance que la rétine ou les empreintes digitales. Contrairement aux empreintes digitales, par exemple, la voix varie selon le comportement, l’âge, la situation et l’état de celui qui parle. 

* Pub Rhinofébral « Commandant Mitchell »

Crédit photo : Adobestok

Partager

Articles similaires